Dans un rapport intitulé «Pour être intelligente, la révolution numérique devra être inclusive», publié en février sur son site et tiré d’une étude plus globale sur la science, l’Unesco établit un classement sur la présence de femmes dans les filières d’ingénierie hors Technologies de l'information et de la communication (TIC) pour l’année 2018. Contre toute attente, les trois pays qui arrivent en tête sont le Bénin, le Brunei Darussalam et l’Algérie. D’autres pays arabes et maghrébins devancent les États membres de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE).
«Le monde traverse une phase de profonde mutation qui bouleverse notre façon de vivre, de travailler et de penser», écrivent les experts de l’Unesco. «Ce phénomène a des conséquences d’ampleur sur le rôle des femmes dans la société en général, et dans les sciences, la technologie, l’ingénierie et les mathématiques en particulier.»
Ils soulignent que «pour saisir les possibilités créées par la quatrième révolution industrielle, il faudrait que les femmes aient les mêmes chances d’accéder à des catalyseurs tels que l’éducation et l’information».
Le classement
À la surprise générale, les plus hauts taux mondiaux de femmes ayant intégré les secteurs de l’ingénierie, hors TIC, en 2018 ont été enregistrés au Bénin (54,6%) suivi du Brunei Darussalam (52,3%) et de l’Algérie (48,5).
D’autres États arabes, notamment maghrébins, enregistrent d’excellents résultats. En effet, au Soudan, ce taux atteint 46,3%, contre 44.2% en Tunisie, 43,9% en Syrie, 43,2% à Oman et 42,2% au Maroc.
Par ailleurs, en Macédoine du Nord, 47,8% des diplômés en ingénierie sont des femmes, contre 46,1% au Bangladesh et 39,4% en Bosnie-Herzégovine.
Parmi les taux les plus faibles figurent des pays de l’OCDE avec des résultats en dessous de la moyenne mondiale.
En effet, la France présente un taux de 26,1%, contre 23,2% en Australie, 20,4% aux États-Unis, 20,1% en Corée du Sud, 19,7% au Canada, 17,7% au Chili, 16,1% en Suisse et enfin 14% au Japon.