«Un cap a été franchi», a affirmé Benoît Hamon vendredi 12 février au micro de Franceinfo en évoquant le débat de la veille entre Marine Le Pen et Gérald Darmanin. Il a particulièrement regretté la remarque du ministre de l’Intérieur, jugeant «trop molle» la présidente du Rassemblement national (RN) sur l’islamisme.
Le Ministre de l'Intérieur d'un pouvoir "libéral" qui trouve trop "molle" la leader d'un parti d'extrême droite sur le "séparatisme". Quelle est la prochaine étape ? Le Pen qui appelle à faire barrage à plus extrémiste qu'elle ?
— Benoît Hamon (@benoithamon) February 12, 2021
Il reproche ainsi à Darmanin de «solliciter le vote de l’extrême droite» tout en faisant partie d’un pouvoir «élu pour faire barrage à l’extrême droite». «Indiscutablement, quelque chose a changé», poursuit-il.
Il rappelle ensuite avoir appelé en 2017 «sans hésiter une seconde, à voter pour Emmanuel Macron». Sans croire en son programme, il l’a fait «pour empêcher Mme Le Pen de diriger ce pays». «J’ai quatre ans plus tard un ministre de l’Intérieur qui vient dire à Marine Le Pen "je regrette que vous soyez plus molle que moi et qu’Emmanuel Macron" sur la question de l’islam et du séparatisme», déplore-t-il.
En reprochant à @MLP_officiel d'être trop "molle" sur le séparatisme, @GDarmanin a cocufié les millions d'électeurs qui ont voté au 2nd tour @EmmanuelMacron pour faire barrage à l'extreme droite. https://t.co/ddTMLXGTqC via @franceinfo
— Benoît Hamon (@benoithamon) February 12, 2021
«Je ne regrette pas d’avoir fait barrage à l’extrême droite», assure l’ancien candidat à la présidentielle, mais il s’estime, comme beaucoup d’électeurs, «volé, cocufié en direct par un ministre de l’Intérieur qui dit cela».
«Période pré-fachiste»
Ayant comparé plus tôt dans l’interview la situation actuelle en France avec la montée du trumpisme aux États-Unis, Benoît Hamon avance que «nous sommes dans un période de type pré-fachiste». «Nous sommes dans un moment extrêmement dangereux quand le ministre de l’Intérieur acquiesce aux thèses de Marine Le Pen et lui reproche d’être plus molle que lui», conclut-il.