Des chercheurs impliqués dans le projet international CLOUD (Cosmics Leaving OUtdoor Droplets) ont établi que la formation de nuages contenant de l’iode au-dessus de l’océan Arctique contribuait à la fonte accélérée des glaces dans la zone.
Leur étude publiée dans la revue Science part du principe que tous les nuages dans l’atmosphère terrestre sont composés d’aérosols qui se forment lorsque la vapeur d’eau se joint aux particules présentes dans l’air. Les scientifiques ont établi que des composés d’iode jouent un rôle important dans la formation d’aérosols dans l’atmosphère.
Un cercle vicieux
L’apparition plus rapide de particules d’iode génère un nombre plus important de nuages, qui à leur tour accélèrent la fonte des glaces, expliquent les chercheurs.
Les émissions mondiales d’iode ayant triplé au cours des 70 dernières années, les auteurs de l’étude redoutent une augmentation mutuelle de la fonte des glaces et de la formation de nuages, ce qui pourrait propulser le réchauffement dans l’Arctique et l’Antarctique.
«Il est probable qu’un cercle vicieux ait déjà commencé: la fonte de la banquise augmente la surface de l’eau, et plus d’iode est ainsi libéré dans l’atmosphère. Cela augmente le nombre de particules d’aérosol qui forment des nuages, et ceux-ci chauffent davantage les pôles», explique l’un des auteurs de l’étude, le professeur Joachim Curtius de l’université Goethe de Francfort-sur-le-Main.