Darmanin reproche à Marine Le Pen d'être «un peu molle» et lui conseille de «prendre des vitamines»

© AFP 2024 STEPHANE DE SAKUTINDébat de Marine Le Pen avec Gerald Darmanin sur France 2
Débat de Marine Le Pen avec Gerald Darmanin sur France 2  - Sputnik Afrique, 1920, 12.02.2021
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Marine Le Pen et Gérald Darmanin ont débattu jeudi soir sur France 2 à fleurets mouchetés de l'islamisme et de l'immigration. Même s’ils sont tombés d'accord par moment, le ministre de l'Intérieur l’a accusée d'«approximations» et elle d’avoir préparé un texte insuffisant contre l'islamisme.

En quête de crédibilité, forte de sondages qui la donnent au second tour face à Emmanuel Macron, la dirigeante de l’extrême droite a jugé que le projet de loi du gouvernement sur le séparatisme, «vidé de son sens», l'avait «beaucoup déçue» alors qu'elle se voulait «constructive».

Elle n'a pas exclu de voter le texte mais que cela «dépendrait» de l'examen à l'Assemblée d'une mesure gouvernementale encadrant l'instruction en famille, critiquée de toutes parts. «Je ne veux pas d'un État qui s'ingère dans la liberté des familles» et des religions, a-t-elle dit.

Mme Le Pen était venue avec une contre-proposition de loi ciblant les «idéologies islamistes» qui sont à ses yeux «partout» et qu'elle entend bannir de toutes les sphères de la société, à commencer par le voile.

Darmanin ironise

«Vous êtes très approximative (...) vous dites beaucoup de choses qui ne sont pas la vérité ou qui ne sont pas le texte, qui ne sont pas le droit», a accusé le ministre de l'Intérieur, qui jouait par procuration le rôle du chef de l'État.

Gérald Darmanin lui a reproché de «ne pas voter les textes» comme la loi antiterroriste de 2017, qui permet notamment la fermeture de lieux de culte. «Madame Le Pen dans sa stratégie de dédiabolisation vient à être quasiment un peu dans la mollesse, il faut prendre des vitamines!» a-t-il ironisé.

Les chiffes de la discorde

En l'occurrence la cheffe du RN s'est trompée sur les chiffres de l'immigration, sujet fétiche de son parti. Gérald Darmanin l'a accusée «d'approximation» sur le sujet, Marine Le Pen évoquant le chiffre de 471.000 titres de séjour accordés en 2019, alors que le ministre lui a assuré qu’il était de 277.000.

Quand elle a souhaité un référendum pour demander aux Français «s'ils souhaitent qu'on supprime le droit du sol, c'est-à-dire l'acquisition quasi automatique de la nationalité», le ministre a répondu que «ce n'était pas vrai».

«Chacun constatera que vous avez dit absolument n'importe quoi sur absolument tous les sujets ce soir» et «il faut travailler pour le prochain débat présidentiel», a-t-il conclu.

Interrogée pour savoir si elle avait l'impression d'avoir mieux fait qu'en 2017, Marine Le Pen a répondu qu'«on ne peut pas comparer des débats qui n'ont rien de comparable».

Le Pen a rejeté un débat avec Castex

Marine Le Pen avait refusé de débattre en septembre avec le Premier ministre, relégué par un proche au rang de «dircab [directeur de cabinet]» d'Emmanuel Macron, trop technique à ses yeux.

Ce face-à-face était un test pour la candidate qui admet avoir été «trop offensive» dans son débat raté de 2017 et reste attendue sur l'économie.

Dans l'hebdomadaire Valeurs Actuelles paru jeudi, M. Darmanin avait défendu un projet de loi qui garantit, «par la laïcité, la liberté religieuse de chacun», alors que sa majorité est tiraillée entre les tenants d'une «laïcité de combat» et ceux qui ne veulent pas stigmatiser l'islam.

Invité au même moment sur C8, Jean-Luc Mélenchon a déclaré dès le début de son passage chez Cyril Hanouna que sa présence était un «acte de protestation contre ce qui est en train de se passer: la rédaction d'un service public organise un débat entre deux personnes qui sont d'accord sur une loi et vont voter la même chose» sur la place «des musulmans en France».

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