Le 31 janvier, une vidéo montrant des policiers espagnols violentant des migrants mineurs marocains au centre d’accueil de Las Palmas, dans les Îles Canaries, a été massivement diffusée sur les réseaux sociaux, provoquant un tollé au royaume chérifien. Mercredi 10 février, le quotidien espagnol Okdiario rapporte que sur demande de la diplomatie marocaine, le ministre espagnol de l’Intérieur Fernando Grande-Marlaska Gómez a ordonné l’ouverture d’une enquête sur les agissements des agents mis en cause.
En effet, le média informe que suite à la diffusion de la ladite vidéo, cryptée depuis par YouTube qui la réserve strictement aux personnes âgées de plus de 18 ans, le ministère marocain des Affaires étrangères a convoqué l’ambassadeur d’Espagne à Rabat, Ricardo Díez-Hochleitner, et lui a exprimé ses vives «préoccupations» au sujet de ces dépassements. Une source diplomatique marocaine a confié à Jeune Afrique que Rabat avait «demandé à Madrid de prendre les mesures disciplinaires nécessaires pour les auteurs de ces violences».
Une enquête est lancée
Ainsi, Okdiario indique que l’ambassadeur espagnol a «immédiatement transmis une requête depuis Rabat» vers Madrid, suite à laquelle «le chef supérieur de la police nationale des îles Canaries a reçu un appel annonçant l’ouverture urgente d’une enquête sur le travail des policiers nationaux enregistrés dans le centre pour mineurs [et mis en cause dans la vidéo, ndlr]». «Le mécanisme disciplinaire contre les agents apparaissant dans la vidéo» a été également mis en branle par le ministère de l’Intérieur, ajoute le journal.
Les éducateurs de ce centre d’accueil, dépassés par une altercation entre ces mineurs, avaient appelé la police à la rescousse. Cependant, l’intervention musclée des agents, filmée depuis le 1er étage surplombant la cour où se trouvaient les jeunes, a scandalisé les internautes aussi bien aux îles Canaries qu’au Maroc. La vidéo les montre effectivement frappés et giflés par les policiers, alors que l’un d’entre eux est allongé inerte au sol alors que deux agents tentent de prendre le pouls.
En 2020, 30.000 migrants africains ont réussi à atteindre les îles Canaries. Fin janvier, 2.600 mineurs ont été recensés, dont la majorité sont d’origines marocaine, malienne et sénégalaise.