Les systèmes de défense antiaérienne S-400 achetés par la Turquie à la Russie pourraient être utilisés sur «le modèle de la Crète», a affirmé le ministre turc de la Défense, Hulusi Akar, évoquant devant les journalistes les tensions dans les relations entre son pays et les États-Unis dans ce domaine.
Les systèmes S-300 russes ont été achetés par Chypre au milieu des années 1990, mais à la suite d’une vive réaction de la Turquie et après entente avec Athènes, ils ont été installés en régime non-opérationnel sur l'île de Crète, puis remis à la Grèce. La Grèce est par la suite devenue propriétaire de ces missiles qui n'ont été utilisés depuis qu'au cours d'un exercice de tir en 2013.
«Ces armes [des S-300, ndlr] sont présentes au sein de l'Otan […] Nous sommes ouverts à la négociation sur un modèle semblable à celui en vigueur sur l'île de Crète, en Grèce», a affirmé Hulusi Akar, cité par la chaîne Habertürk.
Selon lui, de nombreux pays européens qui ont fait partie du Pacte de Varsovie et qui ont rejoint par la suite l'Otan disposent toujours de systèmes d'armes de l'ère soviétique.
L’achat de S-400
Les livraisons des systèmes de défense antiaérienne S-400, qui ont envenimé les relations entre la Turquie et les États-Unis, ont été entamées à la mi-juillet 2019. Washington a exigé qu’Ankara dénonce le contrat et achète à la place des systèmes américains Patriot, allant jusqu’à menacer de retarder, voire d'annuler la vente prévue de chasseurs F-35, ainsi que de décréter des sanctions dans le cadre de la loi CAATSA qui vise à contrer les adversaires des États-Unis par des sanctions.
Erdogan a refusé de faire des concessions et a poursuivi les négociations concernant une livraison supplémentaire de S-400.