Feu vert du Parlement à la prolongation de l'état d'urgence sanitaire jusqu'au 1er juin

© Sputnik . Dominique Boutin / Accéder à la base multimédiaAssemblée nationale
Assemblée nationale - Sputnik Afrique, 1920, 09.02.2021
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Pour endiguer la propagation du coronavirus en France, l’Assemblée nationale a adopté ce mardi 9 février, par 278 voix contre 193, le projet de loi prorogeant l'état d'urgence sanitaire jusqu’au 1er juin.

Le Parlement a validé mardi 9 février, par un ultime vote peu suivi à l'Assemblée, la prolongation de l'état d'urgence sanitaire jusqu'au 1er juin face à l'épidémie de Covid-19.

Les députés ont adopté le projet de loi de prorogation par 278 votes pour, 193 contre et 13 abstentions. Gauche et droite se sont prononcées contre le maintien pour trois mois et demi supplémentaires de ce régime d'exception.

Plusieurs députés sont contre

Quasiment tous les députés hors majorité ont voté contre. Les parlementaires relayent la lassitude de la population et le ras-le-bol des restaurateurs,gérants de stations de ski ou encore des étudiants, voire les menaces de désobéissance.

Le communiste Stéphane Peu est «inquiet de l'accoutumance du gouvernement au régime dérogatoire à l'État de droit», dans lequel «la France se sera trouvée le plus clair de son temps depuis 2015» avec alors l'état d'urgence post-attentats.

En pointe, les députés insoumis s'élèvent contre «une forme de dictature, la concentration des pleins pouvoirs entre les mains d'un homme» et, selon les mots de François Ruffin, «d'un Conseil de défense anonyme» qui prend les décisions stratégiques.

«Ce n'est plus possible qu'un seul, Emmanuel Macron, décide pour tout le monde», estime aussi le patron du PS Olivier Faure.

Comme d'autre associations de défense des libertés publiques, la Ligue des droits de l'Homme s'élève contre une «dérive autoritaire et la prédominance donnée à l'exécutif avec l'affaiblissement des contrepouvoirs institutionnels et citoyens».

Véran évoque des «mesures nécessaires»

Le ministre de la Santé, Olivier Véran, assure comprendre la «lassitude», sa collègue Brigitte Bourguignon la «partage pleinement». Mais M.Véran juge l'échéance du 1er juin «cohérente au regard de la dynamique de l'épidémie», le temps que «la campagne de vaccination produise pleinement ses effets».

Le ministre martèle aussi que seules les «mesures nécessaires et proportionnées à la catastrophe sanitaire» sont prises. Et le rapporteur Jean-Pierre Pont (LREM) de juger que ceux votant contre la prolongation «s'opposent à la lutte contre ce virus et à la protection de la population contre ce virus»: un «chantage à la responsabilité» épinglé à gauche comme à droite.

Un régime qui permet plusieurs mesures

Mis en place en mars 2020 face à l'épidémie de Covid-19, l'état d'urgence sanitaire est la base notamment du couvre-feu national à 18h00. Ce régime «boîte à outils» permet aussi des mesures de restriction ou d'interdiction des déplacements, des rassemblements ou des ouvertures d'établissements, sur tout ou partie du territoire, ainsi que possiblement des confinements partiels ou complets de la population.

L'urgence sanitaire a été en vigueur du 23 mars au 10 juillet 2020, puis réinstaurée le 17 octobre dernier. Le Parlement l'a prorogée jusqu'au 16 février, d'où la nécessité de ce nouveau vote.

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