Une vive polémique éclate entre deux sommités de la littérature française d’origine maghrébine. En effet, lors d’un entretien accordé à la chaîne TV5 Monde, le célèbre écrivain algérien Yasmina Khadra, Mohammed Moulessehoul de son vrai nom, accuse vertement le romancier, poète et peintre franco- marocain Tahar ben Jelloun, prix Goncourt et membre de l’Académie Goncourt, d'avoir proféré des mensonges à son égard, l’accusant de ne pas être «le véritable auteur de ses romans». Yasmina Khadra affirme que c’est ce dernier qui a sciemment saboté sa réputation et son ascension au sein des institutions littéraires françaises.
«J’ai écrit ce livre pour rassurer les miens»
Ainsi, interrogé à l’occasion de la sortie de son nouveau roman Le baiser et la morsure, l’écrivain affirme: «Je suis quelqu’un qui a été défiguré pendant 20 ans dans ce pays qu’on appelle la France».
«Vous avez un écrivain de renom, connu dans le monde entier, prix Goncourt, membre influent de l’Académie Goncourt, qui s’appelle Tahar ben Jelloun, qui raconte partout depuis 20 ans, de janvier 2001 jusqu’à ce matin, que je suis un imposteur, que ce n’est pas moi qui écrit mes livres, qu’il connaît mon nègre», explique Yasmina Khadra.
«À travers ça, trouver toutes sortes de diffamations, d’affabulations, d’élucubrations les plus chimériques, alors j’ai écrit ce livre pour rassurer les miens, ceux qui apprécient mon travail, pour leur dire que vous êtes en train de lire quelqu’un de brave, d’honnête et qui n’est jamais dans la polémique», souligne-t-il.
«Mon dernier livre a été bloqué»
Dans le même sens, l’auteur de Ce que le jour doit à la nuit, qui a reçu le prix Roman France Télévisions 2008, déplore le fait que «les miens se posent pas mal de questions. Ils commencent à douter».
«Un bonhomme exclu de l’ensemble des institutions littéraires françaises et des jurys. Mon dernier livre, "Le sel de tous les oublis", a été bloqué par toutes les télés et radios françaises», s’indigne-t-il.
Enfin, il affirme que «Tahar ben Jelloun est descendu tellement bas qu’il n’y a pas de débat». «Le courage ne connaît qu’un seul ennemi plus fort que lui, c’est la lâcheté», conclut-il.
À ce jour, Tahar ben Jelloun, prix Goncourt en 1987 pour son roman La Nuit sacrée, n’a pas encore réagi aux déclarations de son confrère algérien.