Des consultants de haut niveau d'entreprises comme McKinsey, Accenture, BCG et Capgemini fournissent volontiers leurs services, notamment à des gouvernements. Sur la base des nouveaux chiffres qu’il a obtenus, le média US Politico affirme que le cabinet américain McKinsey a signé une grande part de ses contrats avec six de ses «homologues» pour des projets en lien avec la gestion de la crise du Covid-19: quelque 4 millions d'euros sur un total de 11,2 millions.
La France a augmenté son recours à des cabinets de conseil ces dernières années, affirme Politico sur la base de données provenant des marchés publics, de documents internes et d’entretiens avec plus de 30 professionnels de l'administration et des cabinets de conseil. L'administration française a rendu publics au moins 575 contrats avec des cabinets de conseil privés depuis octobre 2018, pour des projets tant de relance économique que de lutte contre le coronavirus.
Toujours selon le média, depuis le 30 novembre, la société américaine est chargée de sauver la campagne de vaccination dans le pays pour un montant total de 3,4 millions d'euros. Depuis mars 2020, le gouvernement a également engagé le cabinet de conseil Citwell pour aider à la logistique des vaccins et des équipements de protection individuelle, pour 3,8 millions d'euros. Le gouvernement a aussi fait appel à Accenture pour des services informatiques dans le cadre de la campagne de vaccination pour un montant de 1,2 million d'euros. En outre, 2,2 millions d'euros supplémentaires ont été répartis entre Roland Berger, Deloitte et JLL Consulting.
Sarkozy, Macron et Hollande
Après l'entrée de Macron à l'Élysée, en 2017, les cabinets de conseil ont intensifié leurs activités, selon des sources et analyses de Politico, qui rappelle que McKinsey a remporté, en commun avec d'autres cabinets de conseil, un contrat de défense de 87 millions d'euros.
Contactés par Politico, le bureau parisien de McKinsey, JLL, Citwell, Roland Berger, Capgemini et Accenture se sont refusés à tout commentaire sur le sujet.
L'implication des cabinets privés dans des projets de haut niveau recèle un risque élevé de réaction publique, note le média, mais peut être aussi récompensée par un accès privilégié à la classe dirigeante française.