Les groupes parlementaires de l’Assemblée nationale populaire (APN) et du Sénat algériens ont écrit une lettre à Joe Biden en lui demandant d’annuler le décret reconnaissant la souveraineté du Maroc sur le territoire du Sahara occidental. Cette lettre intervient dans le sillage des déclarations du nouveau secrétaire d’État américain Antony Blinken concernant le réexamen de toutes les décisions de dernière minute de Donald Trump en matière de politique étrangère, notamment les engagements qu’il avait pris envers les pays arabes ayant signé des accords de normalisation des relations avec l’État hébreu.
Tout en se félicitant de l’engagement de la nouvelle administration pour plus de dialogue et de concertation dans la résolution des conflits et des problèmes internationaux, les élus algériens affirment dans leur missive, dont ils publient un résumé sur Facebook, que «le décret de Trump sur le Sahara occidental viole les principes des États-Unis sur cette question».
Et de lui rappeler d’une part que le Sahara occidental a été «classé par l’Onu comme un territoire non autonome depuis 1963» et que d’autre part «le droit des peuples à l’autodétermination qui constitue un principe dans l’histoire des États-Unis et une règle fondamentale du droit international».
Où en est la situation depuis novembre?
Le Président de la République arabe sahraouie démocratique (RASD) Ibrahim Ghali a mis fin à l’engagement du respect de l’accord de cessez-le-feu avec le royaume chérifien signé en 1991 sous les auspices de l’Onu. Cette décision fait suite à l’intervention le 13 novembre de l’armée marocaine pour prendre le contrôle du passage de Guerguerat.
Depuis, l’escalade militaire va crescendo le long du mur de séparation entre le Front Polisario, soutenu par l’Algérie, et le Maroc. En effet, mardi 2 février, l'Armée de libération populaire sahraouie (ALPS) a annoncé dans un communiqué relayé par l’agence de presse sahraouie (SPS) avoir mené des opérations militaires contre les Forces armées royales (FAR) marocaines stationnées le long du mur de séparation, et ce pour le 82e jour consécutif.
Les autorités marocaines affirment, quant à elles, que la situation est calme dans cette zone et que le trafic commercial se poursuit normalement au niveau du passage de Guerguerat.
Auditionné au Congrès pour confirmation de leur nomination, le chef du département d’État Antony Blinken a affirmé que les engagements pris par Donald Trump dans le sillage des «Accords d’Abraham» allaient être réexaminés.
«Il y a certains engagements qui ont pu être pris dans le contexte de la normalisation de leurs relations avec Israël par ces pays, que je pense que nous devrions examiner attentivement», avait répondu M.Blinken à un membre du Congrès.