Après avoir étudié les échantillons de tissus pulmonaires de près de 3.300 rats, collectés en Asie du Sud-Est, des chercheurs ont découvert de nouveaux virus potentiellement dangereux pour les humains, rapporte Le Parisien.
Les échantillons avaient été prélevés entre 2006 et 2018 en Thaïlande, au Laos et au Cambodge. Selon Serge Morand, écologue de la santé au Centre de coopération internationale en recherche agronomique pour le développement (CIRAD) et coauteur de l’étude qui vient d’être publiée dans la revue Microbiome, leur travail a permis notamment de confirmer «le rôle de réservoirs de certaines espèces», mais aussi de décrire des virus encore inconnus dans le patrimoine génétique des rongeurs.
«Risques de débordement d’agents pathogènes»
Les chercheurs sont d’autant plus préoccupés qu’ils constatent une augmentation des élevages d’animaux sauvages dans la région, où certaines espèces de rats des rizières sont appréciées pour leur viande. Or ces exploitations, souvent familiales, «travaillent dans de mauvaises conditions sanitaires […] et ne bénéficient pas du suivi vétérinaire nécessaire».
Dans ce contexte, les auteurs de l’étude évoquent «des risques importants de débordement d’agents pathogènes et d’émergence de maladies infectieuses». Cela ne va pas sans rappeler que les premiers cas humains de coronavirus à l’origine de la pandémie actuelle auraient été détectés sur le marché de Huanan à Wuhan, qui vendait des animaux vivants, dont des rats des bambous.