Just Eat promet 4.500 CDI pour ses livreurs: «c’est le sommet de l’iceberg, au-dessus d’une masse de contrats précaires»

© Photo Pexels / Norma MontersonLivraison de repas. Image d'illustration
Livraison de repas. Image d'illustration - Sputnik Afrique, 1920, 04.02.2021
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Just Eat, service de repas à domicile avec livreurs intégrés, annonce son implantation en France et promet l’embauche de 4.500 coursiers en contrat à durée indéterminée cette année. Saluant ses bonnes intentions «de sécuriser les coursiers», le représentant des livreurs parisiens émet pourtant des doutes sur la viabilité du projet.

Un nouveau joueur déboule avec fracas sur le marché français de livraison de repas: Just Eat, filiale de Takeaway.com. Signes particuliers pour ses livreurs en France: veste orange et CDI.

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Les sans-papiers de Frichti demandent de «rallonger la liste» des régularisations -vidéo
L’annonce qu’en France, tous les coursiers de la capitale seront salariés et embauchés en contrat à durée indéterminée a créé le buzz. L’implantation de Just Eat signera-t-elle la fin de l’«uberisation» et de la précarité qui minent ce milieu? «Just Eat saisit juste un axe de communication», rétorque au micro de Sputnik Jérôme Pimot, cofondateur du Collectif des Livreurs Autonomes de Paris (CLAP).

«En France ils ne sont pas trop existants, on n’a pas de gros passif à leur reprocher», ajoute Jérôme Pimot.

Mais pour l’activiste, on est encore loin d’un «Nouveau Monde» dans le domaine des plateformes de livraison de repas. Pourtant, le service, géré par une entité spécifique, a l’air d’avoir des reins solides. Il est installé depuis 2016 dans 12 pays et 140 villes dans le monde, faisant pédaler 22.000 livreurs.

Coup de pied dans la fourmilière ou simple coup de comm’?

Le livreur UberEats - Sputnik Afrique, 1920, 23.03.2020
Sous «pression économique», les livreurs doivent travailler, «en dépit des règles de sécurité»
Quelles sont les perspectives de Just Eat en France, où «l’on parle beaucoup d’autoentrepreneuriat et de salariat déguisé, d’abus de statut»? Pour le cofondateur du CLAP, «on sait qu’il ne risque pas d’y avoir des masses des CDI à plein temps.»

«Les CDI servent de sommet de l’iceberg, au-dessus d’une masse de contrats précaires. J’ai même peur que d’ici quelques mois –sans communication aucune à ce moment– ils ne se replient sur les intérimaires», prédit Jérôme Pimot.

Pour lui, avoir un contrat en CDI serait bénéfique pour les employés, puisque «le plus grand danger dans le métier est d’avoir le nez sur la montre.» Mais les propos de Meleyne Rabot, directrice générale chez Just Eat France, sur la «souplesse dans les contrats» l’inquiètent. «Quand elle dit “On va aussi travailler avec des contrats de 10-20 heures par semaine”, je pense qu’on va plutôt vers le “contrat MacDo” que vers des CDI de 35 heures», conclut Jérôme Pimot.

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