Les remontées mécaniques resteront fermées en février sans qu'une date de réouverture n'ait été fixée, a indiqué Matignon, mais les stations restent accessibles, a précisé le secrétaire d'Etat au Tourisme Jean-Baptiste Lemoyne.
«L'évolution de la situation sanitaire ne nous permet pas à ce stade de rouvrir les remontées mécaniques», a expliqué l'entourage de Jean Castex à l'issue d'une rencontre entre le Premier ministre et les acteurs de la montagne. Il n'y a «pas de tendance à la réouverture générale» dans les autres pays européens, a-t-il fait valoir.
Concrètement, il n'y a donc «à date, pas de restriction» pour se rendre dans les stations de ski pour les vacances scolaires de février qui débutent samedi: si le ski alpin est proscrit, d'autres activités comme les raquettes, la luge, le ski de fond restent possibles.
Toutefois le gouvernement est «dans un pilotage quotidien et hebdomadaire permanent» de la situation sanitaire et les indicateurs, qui pourraient marquer une recrudescence de l'épidémie, «vont dicter la suite», a souligné M. Lemoyne.
Compte tenu de ce «choc sans précédent» pour un tourisme vital à nombre de communes et d'entreprises, les aides versées par l'Etat au secteur seront renforcées et pourraient atteindre «5, 6, 7» milliards d'euros» -contre 4 milliards aujourd'hui, sans ces nouveaux dispositifs- car «l'Etat doit être présent» avec une «réponse massive», a-t-il dit.
«Le gouvernement a tenu ses engagements»
Ainsi les commerces de matériel de ski et des activités annexes - ingénierie, menuiserie, fabrication de remonte-pentes»... - vont être éligibles aux aides versées par le Fonds de solidarité et à celles d'un plan Tourisme à venir au printemps.
Le fonds verse une compensation de 20% du chiffre d'affaires, dans la limite de 200.000 euros, aux entreprises frappées indirectement par les fermetures administratives liées à la lutte contre la pandémie de Covid-19, si elles ont perdu 70% de leur chiffre d'affaires.
Les entreprises du secteur de la montagne, pourront aussi, quel que soit leur chiffre d'affaires, bénéficier d'une prise en charge de leurs coûts fixes allant jusqu'à 70%, dans la limite de 3 millions d'euros au premier semestre 2021. Et ce, même si elles ne dépassent pas un million d'euros de chiffre d'affaires mensuel - le minimum actuellement requis pour profiter de ce dispositif.
«Le gouvernement a tenu ses engagements», s'est félicité auprès de l'AFP Jean-Luc Boch, le président de l'Association nationale des maires de stations de montagne (ANMSM), saluant un «dispositif de compensations à la hauteur».
Si les finances des communes de montagne restent «délicates», «le plus important c'était de préserver le tissu économique local», ce que l'extension du dispositif d'aides aux coûts fixes permet, estime-t-il.
Du côté des stations, Alexandre Maulin, le président de Domaines skiables de France (DSF) s'inquiète toutefois du fait que les aides aux domaines skiables doivent toujours faire l'objet de dérogations validées par la Commission européenne. «On n'a pas de réponse», regrette-t-il auprès de l'AFP .
Dominique Marcel, PDG de Compagnie des Alpes qui gère une dizaine de stations, «apprécie la mobilisation du gouvernement», à la hauteur du «tsunami» qui frappe le secteur.
Pascale Jallet, déléguée générale du Syndicat National des Résidences de Tourisme (SNRT), se satisfait d'avoir «été entendue». Mais «si certains avaient encore quelques doutes sur le fait que la saison soit complètement blanche, là on n'en a vraiment plus», dit-elle.
Du côté des commerces saisonniers et entreprises liées au sport, Virgile Caillet, délégué général du syndicat Union Sport et Cycle (1.500 entreprises), attend que les modalités soient précisées, avec «beaucoup d'impatience, beaucoup d'inquiétude et beaucoup d'espoir».
En outre, le gouvernement va réactiver des aides du premier confinement en faveur des professionnels de santé et indemniser les moniteurs de ski par un «dispositif ad hoc accordé par les préfets».
Enfin, les «frais de formation des salariés et saisonniers en activité partielle seront pris en charge par l'Etat à 100%» et un «travail sur mesure» sera fait pour les groupes de résidences de tourisme aujourd'hui «trop gros» pour être pris en charge.