L'onde de choc du Covid-19, avec les confinements qui l'ont accompagnée, a frappé de plein fouet les mal-logés et les SDF, note le traditionnel rapport annuel de la Fondation Abbé Pierre sur le mal-logement.
«Pour les victimes du mal-logement (…), rester à domicile en bidonville, dans des quartiers dégradés, en habitat indigne ou surpeuplement, représente une souffrance, pour soi et pour ses enfants, et entraîne un risque de contamination accru», indique le rapport.
Si le confinement lui-même est vécu comme une «double peine», ses conséquences risquent de créer une «bombe à retardement». Une crise sociale pouvant bouleverser un système d’aides déjà fragile et sous tension.
Les personnes sans abri sont souvent à haut risque sur le plan médical et une part importante souffrent de troubles respiratoires. En cas de contraction du Covid-19, elles ont donc plus de risques de développer de graves symptômes ou de mourir, précise le rapport.
D’après la Fondation, 4,1 millions de personnes souffrent de mal-logement ou d’absence de logement personnel en France. 2,1 millions sont touchées à des degrés divers par la crise du logement. Le nombre de personnes sans domicile, vivant en hébergement généraliste, en CADA, à l’hôtel, en abri de fortune ou à la rue, est estimé à 300.000.
L’impact à long terme
«Si l’année 2020 a été une année terrible pour les mal-logés, on peut craindre que 2021 ne soit pas meilleure, si rien n’est fait», conclut le rapport.
L’impact réel de la crise ne sera en tout cas visible que dans quelques mois et «ses effets marqueront les années à venir».