Le 26 janvier, une proposition de loi sur l'euthanasie a été enregistrée à la Présidence de l’Assemblée nationale. Elle a été signée par 118 députés issus du mouvement LREM. «La crise du Covid a rendu cet enjeu [de la fin de vie, ndlr] visible aux yeux de tous», a plaidé Jean-Louis Touraine, député LREM du Rhône et ancien médecin, cité par Le Parisien.
Le but de la proposition de loi est d’ouvrir le droit «d'assistance médicalisée à mourir» aux personnes «majeures et capables, en phase avancée ou terminale d'une affection grave et incurable, provoquant une douleur physique ou une souffrance psychique insupportable».
Selon les défenseurs de l'euthanasie, le patient devrait avoir le droit d'être aidé à mourir médicalement au lieu de faire face à un simple arrêt de traitements. «La situation n'est ni digne pour le patient, ni acceptable pour la famille», souligne Marine Brenier, députée (LR) de Nice, qui raconte au Parisien avoir vu son grand-père «rétrécir à vue d'œil» pendant les 10 jours qu'a duré la phase d'arrêt des soins. «Les gens veulent avoir le choix de la façon dont ils vont partir», ajoute-t-elle.
«On meurt mal en France»
Le document indique qu’«on meurt mal en France». «Ne laissons pas cet adage, trop souvent entendu, se pérenniser sans apporter les corrections urgentes nécessaires. Nos concitoyennes et nos concitoyens aspirent à une fin de vie paisible, digne et choisie.»
«La quasi-unanimité des Françaises et des Français estime que chaque individu a le droit de choisir la façon de finir sa propre vie», notent les députés en précisant qu’un sondage IPSOS recense que «96% des Françaises et des Français interrogés jugent que la législation française devrait autoriser les personnes souffrant d’une maladie incurable et évolutive à bénéficier d’une aide médicale active à mourir, d’une fin de vie dans des conditions apaisées, si elles en font la demande».
Pour respecter la volonté individuelle du patient, «le législateur doit entendre la demande des citoyennes et des citoyens de notre pays et la traduire en droit. Il a donc la responsabilité d’élargir le champ des possibilités offertes au patient en fin de vie», ajoutent-ils en reconnaissant qu’il «n’existe pas de réponse unique» mais que «nous devons poser un cadre, au-delà de nos différences de philosophies».