Depuis le mois de septembre, des milliers de faux profils sur Instagram, Facebook, TikTok et des sites de rencontre circulent, affichant souvent la même photo, celle d’un ancien légionnaire. Les personnes derrière ces faux profils entrent alors en contact avec des femmes et finissent par leur réclamer de l’argent, selon Franceinfo.
"Il m'a demandé de l'argent pour payer son hospitalisation après une blessure par balles" : quand les "brouteurs" usurpent l'identité de militaires françaishttps://t.co/Qzw484JXer pic.twitter.com/W5MOeQdXPE
— franceinfo (@franceinfo) January 27, 2021
La photo affichée par le média a été volée en 2017 et a servi à créer 4.900 faux profils. Elle a permis de tromper plusieurs victimes, persuadées d’avoir entamé une relation intime à distance avec un militaire en difficulté financière.
L’argent qu’elles envoient est censé aider à payer des frais d’hospitalisation, des notes de restaurant ou leur renvoi à Paris. «L'uniforme de l'armée française m'a inspiré confiance. Mais quand j'ai compris et ouvert les yeux, je me suis sentie blessée, imbécile», témoigne une victime ayant donné quelque 5.000 euros sur plusieurs mois à un faux militaire envoyé au Mali.
Des pistes en Côte d’Ivoire
Le capitaine Cédric de la Légion étrangère admet être contacté plusieurs fois par semaine à propos de ce faux profil. «Notre image en prend un coup, mais quand nous réussissons, en alertant les sites comme Facebook ou Twitter, à faire fermer un profil, deux ou trois autres sont créés dans la foulée. Et nous n'arrivons pas à faire effacer de façon définitive les photos de cet ancien légionnaire, qui sont régulièrement utilisées depuis 2018», raconte-t-il à Franceinfo.
Selon lui, les enquêtes ont souvent mené vers des cybercafés en Côte d’Ivoire, où des arnaqueurs du Web, également appelés «brouteurs», s’organisent pour mettre en place cette escroquerie. «Si un légionnaire ou tout autre soldat vous réclame de l'argent depuis le Mali ou un autre théâtre d'opération, c'est de toutes façons une arnaque», avertit l’officier.