Face à l'arrivée de variants plus contagieux du virus du Covid-19, l'Académie nationale de médecine a recommandé ce vendredi 22 janvier aux Français de ne pas parler dans le métro et les autres transports en communs, même s'ils portent un masque.
«Consciente de la menace que représente la diffusion de variants plus contagieux dans la population, l’Académie nationale de médecine recommande de ne pas modifier les gestes barrière tels qu’ils ont été définis et améliorés depuis plusieurs mois, mais de répéter qu’ils sont plus que jamais nécessaires et de rappeler les bons comportements: [...] le port obligatoire du masque dans les transports en commun, où la distanciation physique ne peut être respectée, doit s’accompagner d’une précaution très simple: éviter de parler et de téléphoner», indique le communiqué.
Masques artisanaux réhabilités
L'Académie a rejeté la nouvelle recommandation d'abandonner les masques artisanaux formulée le 21 janvier par le ministre de la Santé Olivier Véran. M.Véran avait appelé les Français à ne plus utiliser les masques artisanaux jugés insuffisamment filtrants, ni les masques en tissu industriels les moins filtrants (dits de «catégorie 2»), suivant les recommandations du Haut Conseil de la Santé publique (HSCP).
Selon l'Académie de médecine, il s'agit d'un renforcement qui «relève d'un principe de précaution» mais qui «manque de preuve scientifique». En plus, un tel changement des recommandations concernant une pratique avec laquelle l'ensemble de la population s'est déjà familiarisé, «risque de susciter de l'incompréhension et de raviver les doutes sur le bien-fondé des préconisations officielles».
«Variant ou non, le SARS-CoV-2 utilise les mêmes voies de transmission, avec la même aptitude à franchir les masques faciaux. L’efficacité des masques "grand public" n’a jamais été prise en défaut dès lors qu’ils sont correctement portés», note l'Académie.
L'Académie doute aussi de l'idée d'étendre la distanciation physique de 1 à 2 mètres entre deux personnes, ce qui serait «inapplicable en pratique», tout en rappelant qu'il faut porter le masque en permanence dans l'espace public «même quand la distanciation physique devient supérieure à 1 mètre» et couvrir la bouche et le nez avec le masque.