Le gouvernement australien a annoncé l'an dernier qu'il allait forcer les géants américains du numérique comme Google et Facebook à rémunérer les groupes de presse du pays pour leurs contenus, une démarche inédite dans le monde destinée selon Canberra à protéger le journalisme indépendant.
Washington a demandé cette semaine à l'Australie de faire machine arrière, prévenant de potentielles «conséquences néfastes» et appelant plutôt à un code volontaire pour les entreprises du numérique.
Google a prévenu par le passé que ses 19 millions d'utilisateurs australiens seront confrontés à une dégradation des services, qu'il s'agisse du moteur de recherche ou de YouTube, si la nouvelle loi venait à être adoptée.
«Avec un inimaginable risque financier et opérationnel si cette version du code était promulguée, nous n'aurions pas d'autre choix que d'arrêter de rendre Google Search disponible an Australie», a déclaré Melanie Silva, directrice de Google pour la région, devant une commission sénatoriale.
Dans ses remarques préparées en avance, la dirigeante n'a fait aucune mention de YouTube.
Les autorités réagissent
Le Premier ministre australien Scott Morrison a peu apprécié ces commentaires, déclarant qu'il appartenait au pays de décider ce qu'il était possible ou non de faire en Australie. «Nous ne réagissons pas aux menaces», a-t-il dit aux journalistes.
Google a formulé ses menaces quelques heures après l'annonce d'un accord avec les éditeurs de presse en France relatif à l'utilisation de publications en ligne - une première en Europe.