Ce sont deux études édifiantes parues en ce début d’année et mises en lumières cette semaine. La première émane de la direction centrale de la Police judiciaire (DCPJ). Elle montre que le crime organisé s’étend désormais à l’ensemble du territoire alors qu’il se concentrait naguère dans des zones précises (Marseille, Île-de-France). Les faits divers illustrent quotidiennement la multiplication des gangs.
L’immigration et le trafic de drogue déplacent-ils le crime?
Pire encore, cette violence est surtout en constante augmentation dans les campagnes. C’est ce que révèle le second rapport, émanant du ministère de l’Intérieur et décortiqué par Pierre-Marie Sève. En effet, alors qu’«elle stagne dans les villes», la criminalité se déplace suivant les flux démographique et gagne la province à la manière virale des réseaux sociaux. Snapchat s’en est fait –involontairement– la spécialité, diffusant massivement des vidéos de vandalisme et autres attaques au mortier, entraînant une surenchère, explique à Sputnik Pierre-Marie Sève, délégué général de l’Institut pour la justice (association qui milite pour une meilleure protection des citoyens et une justice plus équitable pour les victimes). «En matière de vidéos de ces violences, il y a l’embarras du choix», avance-t-il. Pour autant, la propagation de la délinquance et du crime dans les campagnes n’a pas Internet pour seule cause, nuance-t-il.
«Les hauts niveaux de criminalité que l’on observe dans les villes depuis quarante ans atteignent maintenant la campagne. Cela n’était pas le cas il y a plusieurs années. Depuis trois ans, c’est +8% chaque année. Il y a plusieurs raisons pour lesquelles cette délinquance se mue en criminalité et gangrène le territoire, notamment le mimétisme lié à Internet et le trafic de drogue, mais aussi, bien sûr, l’immigration qui augmente en même temps que la délinquance.»
La courbe de l’immigration serait donc liée à celle de la délinquance. Notamment par le biais du trafic de drogue, qui s’est installé partout, «il faut réaliser à quel point c’est une hécatombe». La plupart des trafiquants ou membres de gangs ont la nationalité française, précise Pierre-Marie Sève, certes, mais ils sont souvent issus de l’immigration. Cette implication des populations allogènes dans l’expansion de la criminalité est quantifiable. Une étude du Service statistique ministériel de la sécurité intérieure (SSMSI) indiquait ainsi que 93% des vols et 63% des agressions sexuelles recensés dans les transports de la région parisienne sont le fait des étrangers, rappelle notre interlocuteur.
La «délinquance endémique», souche indéracinable
La délinquance se mue-t-elle systématiquement en guerre des gangs? C’est, en grossissant le trait, ce que semblent dire les rapports sur 2020 publiés ces derniers jours. Tandis que, auparavant, les «contentieux se concluant par des violences physiques et l’emploi des armes semblaient plutôt la marque de la criminalité organisée, aujourd’hui, les homicides et tentatives peuvent être perpétrés par des délinquants qui ne sont ni forcément des braqueurs chevronnés ni des trafiquants de haut vol», confirmait au Figaro Yann Sourisseau. Ce que Pierre-Marie Sève qualifie de «délinquance endémique», c’est-à-dire enracinée, indéboulonnable, car systémique et tendant à se répandre, comme c’est le cas ces dernières années. Pour autant, deux types de délinquances sont à distinguer dans un lien étroit au crime.
«Je vois deux types de délinquance, celle des quartiers populaires, liée principalement au trafic de drogue et qui peut mener facilement au crime. Le second type de délinquance est sans aucun doute lié à la répartition des migrants orchestrée par le gouvernement. Il suffit de regarder ce qui se passe à l’Ouest –en Bretagne, par exemple– pour s’en convaincre».
Cette explosion de violence apparue dans les années 1970 n’a jamais pu être endiguée, déplore le cadre de l’IPJ. Il y a donc à craindre qu’elle continue sa diffusion sur tout le territoire.
«Entre les années 1960 et les années 1980, il y a eu une multiplication par quatre de toutes les criminalités confondues. À partir de là, nous avons atteint un niveau de délinquance qui n’a plus jamais diminué et n’a fait au contraire qu’augmenter. Toutes les politiques n’y ont rien pu changer», déplore Pierre-Marie Sève.
De la «délinquance endémique» aux guerres mafieuses, la frontière est clairement abolie. Le crime circule librement de région en région et pour un certains temps encore.