D’après Europe 1, 70 antennes ont été vandalisées en France au cours de l'année 2020. En moyenne une tous les cinq jours, avec un «pic inédit» observé pendant quelques semaines au printemps.
«Ce sont principalement des sites isolés qui sont visés, en périphérie des grandes villes», explique à Europe 1 Nicolas Guérin, président de la Fédération française des télécoms. «Les dégradations sont diverses: ça va des grilles fracturées à l'incendie complet du site en passant par un peu de matériel détruit avec des outils.»
Quels sont les profils des malfaiteurs?
Les profils des personnes qui attaquent les antennes sont différents: des anti-5G, des Gilets jaunes radicaux, des anarchistes de tous âges, précise Europe 1.
«Nous sommes face à des mouvements violents disséminés sur l’ensemble du territoire. La menace est diffuse», s’alarme Jean-Louis Mounier, directeur général de la BU TowerCo de TDF, le principal gestionnaire d'antennes en France.
Les réparations sont très complexes
Les effets de ces attaques se font sentir pendant longtemps, les réparations d’antennes étant très complexes, particulièrement en cas de pylônes de dizaines de mètres de haut. Il s’agit de semaines, voire de mois avant un retour à la normale.
«Dans un premier temps, nos équipes rétablissent le service de façon dégradée: couverture partielle de la zone, débit dégradé pour la téléphonie mobile. Ensuite, elles mettent en place des systèmes permanents et définitifs», explique Jean-Louis Mounier.
Selon lui, il faut de 18 à 24 mois pour construire une antenne. «En cas de destruction totale de l’équipement, c’est le délai qui peut s'appliquer pour le rebâtir.»
Une convention en cours d’élaboration
Toujours d’après Europe 1, pour faire face aux attaques, une convention est en cours d’élaboration sous l’égide du ministère de l’Intérieur en vue d’améliorer la coopération entre les opérateurs, les gestionnaires d’antennes et les services de police.
«Le but, c'est de permettre aux services de police d’intervenir plus efficacement. Les opérateurs leur fournissent des informations sur la localisation des antennes et, en retour, ils nous montrent les faiblesses de nos sites», détaille Nicolas Guérin.