Un gradé des Gardiens de la révolution indique le contenu des sites détruits par Israël à la frontière syro-irakienne

© AP Photo / Fars News Agency/Mehdi MarziadDes exercices iraniens de lancement de missiles sol-mer Saegheh (archive photo)
Des exercices iraniens de lancement de missiles sol-mer Saegheh (archive photo) - Sputnik Afrique
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Des sites bombardés jeudi par Israël à la frontière syro-irakienne contenaient «des pièces et des moteurs pour missiles et drones […] en plus de combustible solide utilisé dans la propulsion des missiles à moyenne portée et des "ogives à détonation parallèle"», confie sous couvert d’anonymat à Al-Jarida un haut gradé des Gardiens de la révolution.

Une source de haut rang de la Force al-Qods, l’unité d’élite des Gardiens de la révolution islamique iranienne, dément ce vendredi 15 janvier dans une déclaration au quotidien koweïtien Al-Jarida (Le Journal) la présence d’équipements utilisés dans le programme nucléaire iranien sur les sites bombardés hier par Israël à la frontière syro-irakienne.

Auparavant, un responsable des services de renseignement américains avait annoncé que son pays avait partagé des informations avec l’État hébreu en vue de cibler des sites de stockage d’équipements sensibles iraniens en lien avec le programme nucléaire supposé à visées militaires.

Les équipements détruits par Israël

La source affirme que certains des sites de stockage ciblés par les raids israéliens contenaient «des pièces et des moteurs pour missiles et drones, qui devaient être assemblés en Syrie […]. En plus de combustible solide utilisé dans la propulsion de missiles à moyenne portée et d’"ogives à détonation parallèle" complètement détruites lors de l'attaque».

Des ogives qui «ont un double usage […]. Si un pays veut fabriquer une bombe ou un missile à tête nucléaire, il doit avoir la capacité de provoquer une détonation parallèle de plusieurs ogives simultanément», explique-t-il. Cependant, «elles peuvent également être utilisées dans des missiles à têtes conventionnelles ou installées sur des drones, et leur utilisation ne se limite pas au nucléaire».

Par ailleurs, le même responsable informe que ces ogives et autres armes stratégiques «avaient été acheminées quelques jours avant l'attaque israélienne, après une visite éclair du commandant de la Force al-Qods, le général de division Ismaël Qaani, en Syrie, au Liban et en Irak».

Un problème déjà discuté

Selon Al-Jarida, après la visite de Qaani, Téhéran a reçu des avertissements de l'équipe du Président américain élu Joe Biden disant que «la nouvelle l'administration était déterminée à mener des frappes militaires contre l'Iran ou ses alliés en Syrie, en Irak ou au Liban».

La raison: «les études et les expériences menées par l'Iran dans le but de développer des capacités pouvant provoquer une détonation parallèle de plusieurs ogives étaient l'une des pierres d’achoppement dont l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) a accusé l’Iran en 2010 et qui a été un sujet de forte controverse lors des négociations dans le cadre du groupe 5+1».

«Le dossier a été clos au motif que Téhéran avait effectué ces expériences pour développer des systèmes qui seront utilisés dans l'exploration minière et non pour fabriquer des ogives capables de transporter des têtes nucléaires», conclut le journal.

Dans une déclaration au média Haaretz, un responsable du renseignement israélien indique que l’Iran a «transféré dans la région bombardée des missiles qui pourraient frapper n'importe où sur le territoire israélien et peut les transférer via des routes de contrebande vers des endroits plus proches».

L'Iran «est en train d'établir des systèmes de drones, de missiles de croisière et d'industries militaires à Damas», conclut-il.
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