En Algérie, des «résidus de Daech*» ont été éliminés par l’armée

© Photo Ministère algérien de la Défense nationaleOpération antiterroriste de Mousselmoune
Opération antiterroriste de Mousselmoune - Sputnik Afrique
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Les six terroristes éliminés début janvier par l’armée algérienne étaient des membres de Djound el Khilafa, un groupe armé affilié à l’État islamique*. Créés en 2014, les «Soldats du Califat» avaient séquestré et assassiné Hervé Gourdel, un touriste français qui participait à une randonnée dans les montagnes de Kabylie.

L’opération antiterroriste menée le 2 janvier dernier à Messelmoune, localité côtière aux reliefs boisés située dans la wilaya (département) de Tipasa (150 kilomètres à l’ouest d’Alger), pourrait bien clore définitivement le dossier de la présence de Daech* sur le territoire algérien.

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«Les six terroristes éliminés par nos unités étaient des membres de Djound el Khilafa (les Soldats du califat), la branche algérienne de l’État islamique*. Ce sont les résidus de Daech*», a confirmé à Sputnik une source sécuritaire de la 1re région militaire de l’armée algérienne.

Une existence brève, mais violente

L’opération a permis la récupération d’un arsenal de guerre composé de trois fusils d’assaut Kalachnikov, d’un fusil mitrailleur RPK et de deux fusils à pompe. L’armée algérienne a cependant perdu deux militaires lors l’accrochage avec ce groupe.

L’élimination de ces six terroristes a conduit le chef d’état-major, le général Saïd Chengriha, à effectuer une visite sur le terrain pendant que le ratissage se poursuivait encore. Un acte qui ne s’était pas produit depuis au moins une quinzaine d’années, estiment les observateurs de la scène sécuritaire algérienne. Sa présence souligne l’importance de cette opération qui devrait mettre un terme définitif aux activités d’un groupe terroriste particulièrement violent, mais dont l’existence a été brève.

Le général Chengriha sur le terrain des opérations à Mousselmoune.

En septembre 2014, Gouri Abdelmalek, dit Khaled Abou Souleïmane, un terroriste qui dirigeait la katiba El-Arkam –une phalange d’Al Qaïda au Maghreb islamique (AQMI)* dans la région du centre de l’Algérie–, a fondé Djound el Khilafa. Il a aussitôt annoncé son ralliement à l’État islamique*, l’organisation terroriste créée en 2008 en Irak par Hamid Daoud Muhammad Khalil al-Zawi, plus connu sous le nom d’Abou Bakr al-Baghdadi.

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Les hommes de Gouri sont très vite passés à l’action. Le 23 septembre, les «Soldats du califat» kidnappent des randonneurs dans le massif du Djurdjura, au cœur de la Kabylie. Parmi eux, Hervé Gourdel, guide de haute montagne français. Les terroristes relâchent ses compagnons et le gardent en otage : ils menacent de le tuer si le gouvernement français ne met pas un terme à ses opérations aériennes contre Daech* en Irak et en Syrie. Le touriste français est finalement décapité.

Traque, suite et fin

Sur le terrain, l’armée algérienne a multiplié les ratissages en Kabylie, notamment dans les wilayas de Tizi-Ouzou, Bouira et Boumerdes. Le 22 décembre 2014, une unité militaire a éliminé trois terroristes, dont Gouri Abdelmalek. Djound el Khilafa perd ainsi son premier émir. Il est remplacé sur-le-champ par Bachir Kherza, dit Abdullah Othman al-Asimi, accusé d’être l’exécuteur d’Hervé Gourdel. Traqués par l’armée, les «Soldats du califat» peinent à s’organiser. Les 19 et 20 mai 2015, dans la localité de Ferkioua près de Bouira (100 kilomètres à l’est d’Alger), les militaires algériens lancent une offensive contre Djound el Khilafa. Bilan de l’opération: 22 terroristes tués, dont leur chef Abdullah Othman al-Asimi.

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À l’époque, le ministère de la Défense nationale avait annoncé que l’opération de Ferkioua marquait la fin de l’existence de la branche de l’État islamique* en Algérie. Jusqu’à l’élimination des six terroristes de Mousselmoune en ce début d’année 2021.

Ces six «Soldats du califat» semblent être passés entre les mailles des filets sécuritaires et sont parvenus à se terrer dans cette région située à l’ouest de leur zone d’origine. Mais le terrorisme sévit encore en Algérie, principalement du fait d’AQMI*. Jeudi 14 janvier, cinq chasseurs ont été tués à la suite de l’explosion d’une bombe de confection artisanale lors du passage de leur véhicule utilitaire à Oued Khenig-Roum près de la commune de Telidjane, dans la wilaya de Tébessa (650 kilomètres à l’est d’Alger). Trois autres chasseurs ont été blessés. Dans la même région, un terroriste armé a été éliminé à Oued Boudekhane. Les moyens de communication qui étaient en sa possession laissent penser qu’il activait au sein d’un groupe.

* Organisation terroriste interdite en Russie.

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