Le PDG de Twitter, Jack Dorsey, a déclaré mercredi que bannir le compte du Président américain Donald Trump après les violences à Washington la semaine dernière était la «bonne décision», mais il a ajouté que cela constituait un dangereux précédent.
Avoir à prendre ces mesures fragmente le débat public», a-t-il écrit sur le réseau social. «Cela nous divise. Cela limite la possibilité d'une clarification, d'une rédemption et d'un apprentissage. Et cela établit un précédent que je crains dangereux: le pouvoir dont un individu ou une entreprise dispose sur une partie du débat public mondial».
Dans la série de messages qu'il a publiée sur Twitter, Jack Dorsey a indiqué qu'il ne retirait aucune satisfaction de la mise au ban de Donald Trump de la plateforme.
Il a ajouté qu'une telle mesure constituait au bout du compte «un échec» de Twitter à promouvoir une «conversation saine».
«Je ne ressens aucune fierté à l'idée que nous ayons dû bannir @realDonaldTrump», a-t-il tweeté mercredi, dans une série de messages où il revient sur la décision du réseau social de bannir indéfiniment le Président sortant des États-Unis pour avoir encouragé les violences du Capitole.
C'est un «échec de notre part à promouvoir une conversation saine» et ce genre de mesures «nous divise. Elles limitent les possibilités d'expliquer, de se racheter, d'apprendre», a-t-il continué.
I do not celebrate or feel pride in our having to ban @realDonaldTrump from Twitter, or how we got here. After a clear warning we’d take this action, we made a decision with the best information we had based on threats to physical safety both on and off Twitter. Was this correct?
— jack (@jack) January 14, 2021
Certains pairs républicains de Donald Trump ont critiqué la décision de Twitter, dénonçant une répression de sa liberté d'expression. A Berlin, la chancelière allemande Angela Merkel avait fait savoir par un porte-parole qu'il incombait aux législateurs, et non aux compagnies privées, de décider de possibles limites à la liberté d'expression.
Suspension sur les grands réseaux sociaux
Twitter était le principal outil de communication du milliardaire républicain, qui s'en servait au quotidien pour s'adresser directement à ses 88 millions d'abonnés. Il a aussi été suspendu de Facebook, Snapchat, Twitch, et, depuis mardi, de YouTube pour une semaine.