Des dealers ont vandalisé une crèche dans le quartier de La Villeneuve à Grenoble le 4 janvier et ont menacé le personnel, révèle le média local Place Gre’net. Le lendemain, la mairie, dirigée par l’écologiste Éric Piolle, a décidé de la faire fermer pour des raisons de sécurité, provoquant la colère de parents.
Les trafiquants occupaient un local technique à proximité directe de l’établissement, d’où ils ont été délogés par des policiers. Convaincus que les employés de la crèche les ont dénoncés, ils ont porté des coups sur la devanture de la crèche, avec des menaces de mort et de mettre le feu au bâtiment, précise Le Parisien. Les employés ont exercé leur droit de retrait.
Le centre communal d’action sociale (CCAS) en charge de ce service public a pu trouver une solution pour la cinquantaine d’enfants qu’il accueillait. «On a fermé provisoirement pour protéger nos agents et les enfants. Car de graves menaces ont été proférées. Il était hors de question de les mettre en danger», justifie auprès du quotidien francilien Nicolas Kada, vice-président du CCAS.
Colère des parents
Mais les parents n’approuvent pas la façon dont la mairie a géré l’affaire. «C'est scandaleux! Ce sont les dealers qui font la loi. Jamais on n'aurait dû fermer la crèche. Ce sont les habitants du quartier qui sont pénalisés», s’indigne une mère de famille.
«La mairie bat en retraite contre ces racailles. Au lieu de fermer la crèche, elle aurait dû renforcer les mesures de sécurité autour du bâtiment, demander à la police d'être plus présente […] Ce sont les dealers qui doivent quitter les lieux. Ils ne doivent pas avoir le dernier mot», déplore une autre.
La députée La République en marche de la troisième circonscription de l’Isère Émilie Chalas évoque un «renoncement du maire de Grenoble». «On ne doit pas fermer une crèche qui est un service public. La République ne doit pas céder face aux menaces de ces trafiquants de drogues», affirme-t-elle.
Certains habitants en colère se sont rendus jusqu’à la mairie pour demander la réouverture de la crèche. Une enquête a été ouverte par le procureur de Grenoble et confiée à la sûreté départementale, au cours de laquelle la police devra identifier les jeunes à l’origine des menaces.