Des scientifiques italiens ont enquêté sur le phénomène de l’île de Giglio, dans l'archipel toscan, dont aucun des résidents n’a contracté le Covid-19. Ce alors que plusieurs personnes infectées y sont venues du continent et que les habitants insulaires n’ont pas été sujets à des restrictions.
Dans une étude publiée sur le site medRxiv, l’équipe de chercheurs italiens affirme avoir mené des tests auprès de la population adulte de l’île sur la période comprise entre le 29 avril et le 3 mai 2020. Un total de 634 résidents sur 748 (84,8%) présents à l’époque et 89 non-résidents ont subi des tests sérologiques. Il s’agit de 364 hommes et 359 femmes pour un âge moyen de 58,5 ans.
Cinq cas positifs parmi les voyageurs
Le dépistage a permis d’identifier qu’un seul individu avait les anticorps IgM, mais était asymptomatique et négatif à un test RT-qPCR. Pour plus de précision, il a été testé deux fois de plus. Deux autres personnes avaient les anticorps IgG. Il n’y a pas eu non plus de résultat positif parmi les échantillons de salive.
En somme, les chercheurs constatent «l’introduction du SARS-CoV-2 sur l’île de Giglio à raison de cinq cas, ces individus ayant interagi avec la population locale».
Deux raisons en jeu
Du point de vue géographique, l’île de Giglio a un relief montagneux, 90% de sa surface étant non habitée. La connexion avec le continent est assurée par un bateau, deux fois par jour.
Au printemps 2020, les autorités n’ont pas imposé de restrictions telles que la distanciation physique ou le confinement. Le bateau capable de transporter jusqu’à 600 personnes n’en emmenait qu’une dizaine.
Les scientifiques supposent que l’absence de cas symptomatiques de Covid-19 pourrait s’expliquer par deux raisons. Primo, la qualité de l’air et l’absence de polluants pourraient jouer un rôle déterminant dans la limitation de la propagation de l’infection.
Secundo, une telle résistance pourrait être due à une immunité croisée des habitants de l’île contre un pathogène étroitement lié.
Les auteurs prévoient d’examiner en profondeur ces hypothèses et de procéder à un autre cycle de dépistage sérologique pendant la saison touristique.