L’épidémiologiste et spécialiste en santé publique Martin Blachier s’est prononcé dans une interview accordée à France Bleu sur les variants du coronavirus qui inquiètent les autorités du fait de leur contagiosité.
Pour l’instant, 22 cas de la forme du virus détecté au Royaume-Uni ont été signalés dans l’Hexagone.
«Si ce variant prend plus de place en France, on aurait une épidémie qui repartirait à cause de ce variant, c'est la peur, mais on ne sait pas à quel rythme ça va se réaliser», a-t-il indiqué.
M.Blachier a souligné que, selon les données préliminaires, ce variant britannique n'est pas très contagieux pour les jeunes de moins de 20 ans.
«Les données sont très préliminaires, et la plupart des Anglais qui se sont penchés sur ces études disent plutôt non», a-t-il précisé.
Il a également qualifié «de rumeurs» le fait que la forme sud-africaine du virus pouvait rendre les vaccins moins efficaces.
«Beaucoup de suppositions, aucune donnée pour l'instant», a ajouté M.Blachier.
La nécessité d’un reconfinement?
D’après l’épidémiologiste, «l'épidémie ne sera pas gérée différemment du fait de ce variant».
«Ce variant nous met une menace de perte de contrôle. Donc on s'attend potentiellement à perdre le contrôle et devoir reconfiner. Mais ce n'est pas en fonction de la prévalence du variant qu'on n'a pas réussi à déterminer qu'on se mette à confiner ou pas», a-t-il expliqué.
Il a noté que pour pouvoir repérer cette forme, il faut procéder à un séquençage du génome du virus à chaque test PCR, ce qui n'est pas fait actuellement.
«Le confinement est une décision tellement difficile à prendre que vous ne pouvez la prendre qu'en cas de perte de contrôle de l'épidémie», a résumé Martin Blachier, précisant qu’il faut déterminer quels sont les seuils critiques qui témoigneront de cette perte de contrôle.