Frappes contre des djihadistes ou bavure sur des civils? Les deux versions, celle de la Force Barkhane et de locaux, divergent du tout au tout sur les évènements du 3 janvier dans le secteur de Hombori, au centre du pays.
Présente sur place, Médecins sans Frontières a finalement déclaré le 6 janvier prendre «en charge des blessés suite à des bombardements» sans indiquer la présence de civils, en observant deux villages touchés, Bounty et Kikara.
Alors que l’État-major des Armées a affirmé au Monde «continuer d’étudier» ces évènements, une telle polémique, indépendamment de la véracité des faits, ne peut que renforcer la défiance des populations locales envers les 5.100 soldats français présents au Sahel. L’ex-diplomate est lucide, pointant ainsi «un problème de popularité» de l’armée française auprès d’une partie de l’opinion publique malienne, qui ressent «Barkhane comme une armée d’occupation.»
Lignes rouges –Jean-Baptiste Mendes reçoit Nicolas Normand, ancien ambassadeur de France au Mali, Congo, Sénégal, Gambie. Il est l’auteur du «Grand livre de l’Afrique» (Éd. Eyrolles, 2019)