Un homme meurt de la rage à Limoges après un contact avec une chauve-souris

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Un homme, qui est décédé d’une encéphalite en août 2019 à l’hôpital de Limoges, avait contracté la rage, selon le Centre national de référence de la rage de l’Institut Pasteur. Il s’agit d’un cas très rare de cette maladie.

La rage, transmise par une chauve-souris, était la cause première du décès d’un patient du service de réanimation du centre hospitalier universitaire de Limoges en août 2019, a annoncé le Centre national de référence de la rage, cité par Le Populaire du Centre.

Cette conclusion a été tirée à la fin de 2020 par les médecins de l’hôpital Necker de Paris, où trois échantillons prélevés post-mortem ont été envoyés pour établir l’origine de l’inflammation du cerveau qui a tué le patient.

Les trois échantillons ont révélé l'infection par un virus de l’espèce European Bat LyssaVirus de type 1 (EBLV-1), l'une des 16 qui véhiculent la rage. Or, la rage humaine provient principalement du RABies Virus.

Un cas très rare

Il s’agit d’un cas rare de la rage transmise par une chauve-souris, une première depuis cinquante ans en Europe et en France métropolitaine.

«Les cas de rage après morsure ou griffure de chauve-souris sont extrêmement rares», a indiqué la responsable du centre antirabique du CHU de Limoges, Claire Genet-Villéger, dont les propos ont été repris par le journal.

Ce patient est le troisième identifié en Europe depuis le début des années 1980. En France, la rage a été diagnostiquée à 25 personnes entre 1970 et 2019. Sur ce nombre, 22 cas étaient importés et concernaient des voyageurs, un autre s'est produit après une greffe de cornée prélevée sur un donneur non diagnostiqué et une occurrence a en effet été transmise par une chauve-souris «vampire» en Guyane, précise Mme Genet-Villéger.

Contacts fréquents avec les chauves-souris?

Selon le journal, l’homme décédé à Limoges aurait été en contact régulier avec des chauves-souris. Toutefois, sa famille n'aurait pas le souvenir d'une quelconque morsure ou griffure.

Mais comme l’incubation de la rage prend entre un et trois mois, il est facile d’oublier et de ne pas s’en rendre compte avant l’apparition des symptômes, lorsqu’il est déjà trop tard pour commencer un traitement, explique la responsable du centre antirabique de Limoges.

«Le virus pénètre via les muscles, progresse par les voies nerveuses, atteint la moelle épinière puis le cerveau. C'est assez lent et ça peut prendre du temps.»

Selon Mme Genet-Villéger, la vaccination reste le seul moyen de se protéger contre l’issue fatale en cas de contamination par la rage. Mais il faut commencer à se faire vacciner le plus tôt possible après l’exposition au virus, en recevant cinq injections étalées sur un mois. De plus, il importe de se faire administrer des immunoglobulines d’anticorps antirabiques pour inactiver le virus en attendant que le vaccin produise son effet.

Selon un bulletin du Centre national référence de la rage, 3.625 personnes ont été vaccinées en France contre la rage en 2019 et 1.031 ont bénéficié d'injections d'immunoglobulines.

Animaux porteurs de la rage en France

Selon Le Populaire du Centre, huit chauves-souris mortes infectées par la rage ont été retrouvées en France en 2018 et 2019 dont quatre en Gironde, deux dans les Pyrénées-Atlantiques, une dans les Landes et une dans la Vienne. Elles étaient toutes de la même espèce protégée, la sérotine commune (Eptesicus serotinus), présente dans toute l'Europe, au nord jusqu'en Angleterre et au Danemark. On trouve les représentants de cette espèce dans les agglomérations avec parcs et jardins, dans les prairies et en périphérie des grandes villes, précise l’Office national des forêts.

Il est donc recommandé de ne pas s’approcher, ni de capturer des spécimens de chauves-souris de cette espèce et de ne pas toucher leurs cadavres.

Quant aux autres espèces animales, le risque est beaucoup moindre, il s’agit surtout de cas importés. La France est déclarée indemne de rage sur les animaux terrestres depuis 2001. La rage canine a disparu grâce à la vaccination des renards via des appâts.

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