Des vendeurs de faux vaccins contre le Covid-19 ont fait leur apparition sur le Dark Web, rapporte Le Parisien. Le phénomène, qu’avait anticipé Interpol, a surgi sur l’Internet clandestin dès novembre, lorsque les essais cliniques des premiers vaccins se sont avérés concluants.
«En novembre, après les premières annonces de fiabilité de certains sérums par des géants de l'industrie, nous avons vu fleurir, sur cet Internet parallèle, près de 1.000 nouveaux sites traitant du sujet. Nous en avons identifié une dizaine qui proposait des doses de vaccin», déclare au quotidien Xavier Duros, directeur technique de Check Point Software.
Sur ce marché illégal, les prétendues doses peuvent se vendre de 250 à 1.000 dollars l’unité. L’essentiel des transactions s’effectuent en Bitcoin. Il s’agit la plupart du temps d’arnaques, la distribution de vaccins étant pour l’heure très contrôlée et aucun vol n’ayant été répertorié.
«Les acheteurs se font avoir dans 100 % des cas puisque le cheminement des usines aux premières seringues est ultra-sécurisé pour le moment. Pour ceux qui reçoivent une fiole, c'est sûrement du placebo», explique encore Xavier Duros au Parisien.
Des sites éphémères
Les autorités tentent de mettre fin à ces arnaques mais se heurtent à des escrocs réactifs, qui laissent souvent leur site en ligne moins d’une semaine, voire le supprime le jour même avant d’en recréer un autre dans la foulée.
Ces arnaques touchent aujourd’hui les États-Unis plus que la France, où les vaccins seront vraisemblablement remboursés, comme l’avait précisé Olivier Véran sur BFM TV-RMC en novembre.
Covid-19: @olivierveran "envisage mal qu'on fasse payer les Français pour une vaccination" pic.twitter.com/YhkKMRuwKY
— BFMTV (@BFMTV) November 17, 2020
Mais le trafic pourrait s’intensifier à mesure qu’avancent les campagnes de vaccination, précise au Parisien Jean-Jacques Fraslin, médecin généraliste en Loire-Atlantique.
«Il y a un suivi très précis de tout ce qui sort des usines. Mais à l'avenir, il y aura du trafic, c'est sûr», explique-t-il.
À l’heure actuelle, les 25 plus gros supermarchés en ligne du Dark Web proposent environ 10% de produits liés au Covid, précise le quotidien.