Pour stopper la progression du virus de la grippe aviaire, quelque 100.000 canards ont été abattus à l'intérieur des foyers de contamination identifiés, tandis que 104.000 ont fait l'objet d'abattages préventifs autour de ces foyers, a indiqué mardi à l'AFP le chef des services vétérinaires et directeur général adjoint de l'Alimentation Loïc Evain.
«Il en reste à peu près 400.000 à abattre» préventivement, a ajouté le responsable du ministère de l'Agriculture, ce nombre étant «susceptible d’évoluer» à mesure que de nouveaux foyers sont identifiés.
61 foyers confirmés
Le dernier bilan du ministère fait état de 61 foyers confirmés d'influenza aviaire hautement pathogène (communément appelée grippe aviaire) dans des élevages et animaleries au 1er janvier, dont 48 dans le seul département des Landes.
Les foyers sont principalement situés en Chalosse, dans le sud du département, «une zone très densément peuplée en canards» destinés à la production de foie gras, souligne M.Evain.
«On est face à un épisode exceptionnel avec un virus très très contagieux» qui «touche des élevages de plein air mais pas seulement», rapporte le responsable.
Le virus, non dangereux pour l'Homme en l'état, a d'abord été véhiculé par les oiseaux migrateurs.
«Des experts sont réunis en ce moment même» pour évaluer la situation, poursuit-il: «Si la propagation du virus continue, il faudra qu'on prenne des mesures encore plus drastiques».
Ces mesures seront «fondées sur une base scientifique, absolument indispensable pour expliquer aux éleveurs concernés la pertinence des décisions que l'on prend», spécifie M.Evain. Un avis de l'agence de sécurité sanitaire Anses est attendu «dans le milieu de la semaine».
«La situation est explosive»
Jusqu'ici, les autorités font abattre tous les palmipèdes dans un périmètre de trois kilomètres autour des foyers identifiés. Les autres volailles telles poulets ou dindes sont aussi censées être abattues, dès lors qu'elles ont accès au plein air.
«La situation est explosive», «il y a des foyers de partout», a déclaré mardi Serge Mora, président dans les Landes du syndicat agricole Modef, lors d'une conférence de presse avec la Confédération paysanne.
Les deux syndicats - qui s'opposent aux abattages préventifs - dénoncent la gestion de la crise. Ils jugent notamment trop longs les délais entre la déclaration de cas suspects et l'abattage.
Pour la Confédération générale de l'aviculture (CFA), affiliée à la FNSEA, il est «urgent que l’État renforce ses moyens d'action sur le terrain, en collaboration avec la filière, pour agir au plus près et au plus vite». Et «à tout prix éviter le scénario traumatisant de l'hiver 2016-17 où un dépeuplement [abattage] massif avait dû être mis en oeuvre dans le Sud-Ouest».