Les menus sans porc ne sont plus proposés dans les cantines scolaires de Béziers, suite à un changement de prestataire, rapporte France Bleu. En 2021, les élèves des écoles élémentaires n’auront en effet plus le choix qu’entre un menu classique et un végétarien.
Une décision qui scandalisent certains parents d’élèves, qui voient leurs rejetons forcés de se rabattre sur les menus végétariens, et donc sans viande.
«Nous n'avons pas le choix finalement. Mes enfants ne mangent pas de porc. Je n'ai plus la garantie de ne pas en avoir dans le menu classique. Je suis contrainte de les priver de protéines et de leur imposer le menu végétarien», explique ainsi à France Bleu une mère musulmane.
Certains syndicats et associations contestent également ces nouveaux régimes alimentaires. SOS Racisme pointe en particulier du doigt le rôle de la municipalité dans ces changements, et appelle le maire Robert Ménard à réintroduire les menus sans porc dans les cantines. L’association voit dans leur suppression une «atteinte à la laïcité» et un «coup de canif au vivre-ensemble», comme l’explique à France Bleu le représentant régional, Meddy Nedir.
«Robert Ménard ne peut ignorer que la restauration scolaire est une problématique centrale pour beaucoup de familles […] Dès lors, la suppression de repas de substitution incluant de la viande, du poisson ou des œufs […] porte atteinte à un important facteur d’intégration sociale et de convivialité», déclare ainsi le responsable.
Les représentants de la FCPE dénoncent quant à eux une décision prise unilatéralement, sans concertation préalable.
Réponse de la mairie
Devant l’ampleur de la polémique, la mairie de Béziers a tenu à réagir.
La municipalité précise dans un communiqué que les familles n’ont pas été mises devant le fait accompli, mais averties plusieurs jours avant la rentrée, par mail, lettre d’information ou via des flyers distribués dans les cartables. Les œufs sont bien présents dans le menu végétarien, précise également le communiqué.
La mairie affirme encore ne priver «aucun enfant de viande» quelle que soit sa confession, et souligne que les revendications religieuses émanent en grande partie de la communauté musulmane.
«Les services municipaux ne reçoivent jamais de revendications de la part de familles de confession juive, au contraire de certaines familles de confession musulmane qui, en plus de bénéficier de repas sans porc, étaient de plus en plus nombreuses à demander de la viande certifiée "halal"», déclare ainsi la municipalité dans un communiqué relayé par France Bleu.
Le 11 décembre, le Conseil d’État avait stipulé qu’il n’était «ni obligatoire ni interdit pour les collectivités territoriales de proposer aux élèves des repas différenciés», pour satisfaire à des impératifs religieux. L’institution ajoutait que le fait de proposer de tels menus n’était pas «contraire au principe de laïcité».