Lundi 4 janvier, plusieurs employés de Google et de sa maison mère Alphabet ont annoncé via un communiqué la création de l’«Alphabet Workers Union», décrite comme la première organisation syndicale dans une entreprise technologique majeure. Un projet qui couronne plusieurs années d’activisme croissant au sein de l’une des plus grandes entreprises du monde, décrit le New York Times.
Ouverte à la fois aux employés et aux contractuels, elle vise à tacler des problèmes tels que la diversité, la discrimination salariale ainsi que le harcèlement sexuel au sein de l’entreprise. À ce titre, ses fondateurs rappellent le récent licenciement d’une chercheuse noire pour son travail sur les préjugés intégrés dans l’intelligence artificielle.
«Depuis bien trop longtemps, des milliers d'entre nous chez Google - et d'autres filiales d'Alphabet - ont vu leurs préoccupations sur le lieu de travail rejetées par les cadres», ont écrit les employés dans un éditorial du quotidien américain.
Le syndicat a été créé au cours de l’année écoulée et a élu sa direction en décembre. Il est affilié à CWA (Communications Workers of America), lequel représente les travailleurs des télécommunications et des médias aux États-Unis et au Canada.
Pas encore de reconnaissance officielle
À l’heure actuelle, il compte environ 226 membres cotisants, soit encore bien peu en comparaison avec les 260.000 employés à temps plein et contractuels de la firme. Les dirigeants du syndicat affirment qu’il s’agit surtout de donner une structure et une longévité au militantisme chez Google plutôt que de renégocier des contrats.
Aux États-Unis, les syndicats peuvent être certifiés au niveau fédéral lorsqu’une majorité de travailleurs votent en faveur de sa création lors d’une élection organisée par le NLRB (National Labor Relations Board). Un employeur peut également reconnaître de sa propre volonté un syndicat lorsqu’un nombre suffisant de travailleurs souhaitent qu’il négocie en leur nom.
L’Alphabet Workers Union ne prévoit pas encore de reconnaissance officielle, mais n’exclut pas de le faire par la suite. D’ici là, ses membres ne bénéficieront pas de l’appui d’une convention collective avec Google, mais le syndicat peut toujours recourir à des pressions (plainte, médias, grève) pour obtenir gain de cause.
Réaction de Google
Kara Silverstain, directrice des opérations de Google, a réagi à la nouvelle: «Nous avons toujours travaillé dur pour créer un environnement de travail favorable et gratifiant pour notre personnel. Bien sûr, nos employés ont des droits du travail protégés que nous soutenons», a-t-elle déclaré au New York Times. La direction a toutefois indiqué qu’elle continuerait à «discuter directement auprès de tous nos employés».