Chaque jour, l’État verse un million d’euros pour héberger des sans-abri dans les hôtels d’Île-de-France

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Un dispositif qui coûte à l’État un million d’euros quotidiennement. En Île-de-France, près de 40% des sans-abri pris en charge chaque jour sont installés à l’hôtel en raison du manque de places, a relaté Le Parisien.

Face à la crise du logement et à la saturation du parc social et des centres d’hébergement de la région parisienne, l’État est contraint de réserver pour les sans-abri des chambres d’hôtel. Une mesure qui coûte assez cher, alors que ces dernières années les besoins ont explosé, relate Le Parisien.

En chiffres, il y a cinq ans, 578 hôtels de Paris et de sa banlieue hébergeaient 35.000 personnes. Il s’agissait de 15% de l’offre hôtelière de la zone. Depuis, les choses ont changé. Aujourd’hui, il y a «130.000 places ouvertes en Île-de-France chaque nuit pour les sans-abri», indique la préfecture. Et de préciser que 40% de ces logements sont des chambres d’hôtel.

«Les dimensions sont devenues énormes», affirme auprès du Parisien Christine Laconde, directrice générale du Samu social de Paris, lequel a lancé un service Delta visant à loger les personnes en besoin dans des chambres d’hôtel quotidiennement, et ce dans de nombreux départements franciliens. 

Combien ça coûte?

«Au 26 octobre 2020, le nombre total de nuitées hôtelières s’élevait à 53.545 en Île-de-France», selon la préfecture. Le coût moyen d’une nuitée est compris entre 18 euros en région et 21 euros à Paris.

643 hôtels en Île-de-France en somme, ce qui donne environ un million d’euros par jour et 300 millions par an.

Quelles solutions?

Selon le rapport sénatorial publié en juin 2019, «la saturation des dispositifs et le manque de fluidité dans le parc d’hébergement conduit des publics à rester hébergés à l’hôtel pour plusieurs mois, voire plusieurs années».

Visant à réduire la facture, l’État a racheté des établissements en 2017. Au total, 62 hôtels Formule 1, dont une quinzaine en Île-de-France, ont été rachetés au groupe Accor par la SNI (Société nationale immobilière), filiale de la Caisse des dépôts.

«Ils ont été transformés en quelque chose de plus adapté. Cela nous permet de déployer de vraies équipes sociales pour accompagner les familles. On aimerait une opération de plus grande envergure, dans des endroits mieux situés», toujours d’après Christine Laconde. 

Une autre solution est également tentée, Solibail, un système d’intermédiation locative, dans le cadre duquel un appartement est loué à une association agréée qui, à son tour, y installe des personnes modestes. «En échange d’un loyer plafonné, son paiement est garanti par l’État», précise le quotidien. Cependant, ce système ne compte pas beaucoup de logements.

Quant à la construction des logements sociaux, les chiffres sont à leur plus bas. «Et pendant ce temps, le besoin de logement social augmente», près de 750.000 demandes actives étant enregistrées, confie au quotidien Jean-Luc Vidon, président d’Aorif, l’association des bailleurs sociaux d’Île-de-France.

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