Alors que des rumeurs sur une possible réconciliation entre le Qatar et d’autres pays du golfe Persique persistent, Doha a de nouveau accusé Bahreïn de violer ses frontières maritimes. Cette fois, il s’agit, d’après la diplomatie qatarienne, de vedettes de la Marine bahreïnie qui se sont introduites le 25 novembre dans les eaux territoriales de l’émirat.
«L'intrusion illégale de bateaux militaires de Bahreïn dans les eaux territoriales du Qatar [...] viole la souveraineté de l'État qatari, menace son bien-être et sa sécurité régionale», indique le message adressé au Conseil de sécurité et au secrétaire général de l'Onu que Sputnik a pu consulter.
Doha a appelé l'Onu à prendre des mesures pour «mettre fin aux abus commis par Bahreïn». Le Qatar avait précédemment déposé une plainte auprès du Conseil de sécurité et du secrétaire général de l'Onu pour une violation de son espace aérien par des chasseurs bahreïnis le 9 décembre.
Doha a noté qu'une telle violation de son espace aérien par des avions militaires bahreïnis n'était pas la première. À son tour, le représentant permanent de Bahreïn auprès de l'Onu, Jamel Fares Alrowaiei, dans une lettre officielle adressée au secrétaire général et au représentant permanent de l'Onu en Afrique du Sud, a nié les accusations du Qatar.
Vers une normalisation des relations?
Les relations entre le Qatar et Bahreïn se sont exacerbées après que des responsables qataris, saoudiens et koweïtiens ont annoncé que six pays du golfe Persique étaient prêts à se réconcilier avec le Qatar.
Le roi Salmane d'Arabie saoudite a notamment adressé mercredi 30 décembre une «invitation officielle» à Tamim ben Hamad Al Thani, l'émir du Qatar, pour assister au 41e sommet du Conseil de coopération du Golfe (CCG) qui se tiendra dans le royaume le 5 janvier 2021.
Début décembre, le ministre saoudien des Affaires étrangères, le prince Fayçal ben Farhane, a annoncé des «perspectives très positives» en vue d’une résolution de la crise du Golfe. Il a parlé notamment d’«une résolution qui couvre tous les aspects et qui soit satisfaisante pour toutes les parties concernées».
Pour rappel, le 5 juin 2017, l'Arabie saoudite, Bahreïn, les Émirats arabes unis et l'Égypte avaient déclaré rompre leurs relations diplomatiques avec le Qatar, l'accusant de soutenir le terrorisme. Les quatre pays ont été rejoints un peu plus tard par plusieurs autres pays musulmans.