Après une quarantaine d’années dans ce rôle, la Chine ne sera plus la poubelle du reste du monde. À partir de ce 1er janvier, elle ferme la porte aux importations de déchets solides, écrit le Courrier international.
Le pays asiatique, qui produit de plus en plus de déchets ces dernières années, limite progressivement leur importation depuis 2017 pour ainsi protéger son environnement. Cependant, cette décision de la Chine poussera d’autres États d’Asie, souvent plus pauvres, à augmenter les volumes de déchets importés.
Par exemple, en 2018, quand la Chine a mis en vigueur les premières restrictions, le Vietnam a augmenté son importation de ferraille de 14%. Ces derniers temps, la Malaisie et la Thaïlande ont également vu les décharges se multiplier sur leur sol, indique l’hebdomadaire.
La décision chinoise n’affecte pas que les pays d’Asie. La Turquie est passée de 4.000 tonnes de déchets plastiques importés chaque mois sur l’année 2016 à 48.500 en 2019. Les pays du golfe de Guinée sont aussi particulièrement touchés par un phénomène que la chercheuse Ifesinachi Okafor-Yarwood, de l’université de St Andrews, appelle «racisme environnemental» et dont elle accuse les pays riches.
En effet, poursuit le Courrier international, les pays les moins riches produisent 0,6 kilo de déchets par jour et par habitant, alors que dans les pays à hauts revenus ce chiffre atteint 2,1 kilos et ne cesse d’augmenter. Par exemple, les plus riches en ville produisent 777 kilos de déchets par personne et par an.
Quant à l’Europe, la Cour des comptes européenne constate dans un rapport d’octobre dernier cité par le Figaro que ses «États restent extrêmement dépendants des pays non européens pour recycler leurs déchets». Pour compenser donc une prochaine restriction des exportations de déchets hors d’Europe, la Cour appelle ses membres à accélérer le recyclage des emballages plastiques.