L’année du vaccin pour 2021? «Il faut surtout miser sur la confiance»

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Olivier Véran a détaillé sur France 2 le plan de vaccination national et justifié les délais d’attente fixés. Une mise au point qui laisse perplexe alors que les Français sont toujours aussi sceptiques selon une nouvelle étude. L’année qui vient signe-t-elle la fin de la crise grâce au vaccin? Perspectives pour 2021 avec le docteur Jérôme Marty.

C’est une année noire qui s’achève. Pour autant, celle qui vient ne semble pas pour l’heure rassurer. En France, alors que le Conseil scientifique juge probable une «reprise incontrôlée de l’épidémie» après les fêtes, un troisième confinement est déjà envisagé et un couvre-feu dès 18 heures sera instauré à partir du 2 janvier pour les territoires les plus touchés.
Dans le même temps, la campagne de vaccination est critiquée pour son démarrage lent, tandis que les Français figurent parmi les populations les plus réticentes au monde face au vaccin, selon un sondage Ipos/Global advisor.

Un «problème social et collectif»

La campagne vaccinale qui a commencé dimanche pour les Ephad accuse en effet des chiffres relativement bas puisque 70 personnes seulement se sont vues administrer le vaccin à deux jours de son lancement contre plus de 41.000 le premier jour en Allemagne. Des résultats qu’a rapidement commentés Olivier Véran, justifiant la volonté du gouvernement de ne pas confondre «vitesse et précipitation».

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Au JT de France 2, le ministre de la Santé a affirmé que le retard serait rattrapé, et a tenu à rappeler que la vaccination se ferait en plusieurs phases, les premières visant les personnes âgées, prioritaires, puis le personnel de santé susceptible d’être à risque. Un retard systématique qui est la marque du système français, estime le Docteur Jérôme Marty, fervent défenseur du vaccin et président de l’Union française pour une médecine libre (UFML):

«Les retards c’est le mal français dans cette crise. On a eu des retards sur les masques, sur les tests, et maintenant sur les vaccins. En revanche, le dimensionnement des phases (Ephad dans un premier temps, personnes à risques dans un second, puis totalité de la population) est censé. Elles ont été mises en place en fonction de l’arrivée des stocks.»

Le Dr Marty avait exprimé publiquement sa satisfaction au lancement de la campagne orchestrée par les laboratoires Pfizer et BioNTech. Même si le vaccin ne peut pas tout résoudre à lui seul:

«Le vaccin est une des armes pour sortir de la crise, dire que c’est la seule est difficile. C’est le regroupement des mesures de protection, des tests et de la vaccination qui permet une réelle efficacité.»

Une course contre la montre, reconnaît Jérôme Marty, car «à chaque nouveau confinement les dégâts sont pires, autant sur le plan économique que social et sanitaire».

Légère éclaircie à l’horizon?

Comment, dès lors, inciter les Français, qui sont encore six sur dix à refuser la vaccination? Aux États-Unis ou en Israël, les membres du gouvernement se sont fait publiquement vacciner.

«Il y a ceux qui ont des doutes légitimes et ceux qui n’en démordront pas et préfèrent penser que les dirigeants s’injectent de l’eau au lieu du vaccin. Que certains aient le sentiment d’être pris pour des cobayes ça fait partie des mystifications dès qu’un traitement nouveau est apporté,» avance le docteur, taclant au passage «Ceux qui en profitent pour se faire une clientèle idéologique.»

Pas de solution miracle, donc, dans la sensibilisation au vaccin. Sauf celle mise en place, à savoir se reposer sur la médecine de ville, «à condition que ce ne soit pas trop encadré, trop administratif», fait savoir notre interlocuteur, qui officie à Fronton (Haute-Garonne) et intervient régulièrement dans les médias pour défendre la médecine de proximité.

«Il faut surtout miser sur la confiance entre les patients et les médecins libéraux, afin de lever tous les doutes. Ensuite, en connaissance de cause, le patient décide ou non de se faite vacciner, mais il le fait en toute conscience,» plaide le praticien.

S’il est donc favorable à la liberté de conscience et de choix, le président de l’UFML ne rejette pas catégoriquement une vaccination rendue 

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obligatoire. «En dernier recours», dit-il, car pour sortir de cette crise il faut sortir de la pathologie. «Et pour cela, il n’y a pas 36 solutions, ça passe par le vaccin» avance le médecin syndicaliste qui garde confiance pour l’année à venir et mise sur vaccination massive, «à hauteur de 60%». Dans l’immédiat, il ne se fait guère d’illusions sur l’instauration imminente d’un troisième confinement et sait que le changement radical ne se fera pas dans les prochaines semaines.

​Au moins, l’année salvatrice n’attaquera pas avec des changements trop brutaux.

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