Quatre jours après le lancement de la campagne de vaccination en France, seuls 138 Français ont pour l’instant été immunisés sur un total de 66,7 millions d’habitants, selon les informations d’Europe 1. Les chiffres semblent surtout impressionnants compte tenu des résultats des pays voisins: 800.000 personnes ont d’ores et déjà été vaccinées au Royaume-Uni, plus de 78.000 en Allemagne et plus de 8.600 en Italie.
Invité de France 2, le ministre de la Santé a justifié ce retard par une stratégie différente.
«C’est le temps de l’explication, de la pédagogie. Nous recueillons le consentement des personnes avant qu’elles soient vaccinées», a souligné Olivier Véran, précisant que la France a fait le choix de passer par les médecins et les professionnels de santé.
«Je ne confonds pas vitesse et précipitation», a indiqué le ministre, avant d’assurer que le retard français sera rattrapé avant la fin du mois de janvier.
Je revendique que notre stratégie de vaccination débute par les plus fragiles, et s’accorde le temps de bien informer nos aînés et leur famille, et de recueillir leur consentement. C’est une condition de confiance pour réussir la vaccination en 🇫🇷. @France2tv pic.twitter.com/WeFdLkpQSm
— Olivier Véran (@olivierveran) December 29, 2020
«Erreur stratégique»
Invité ce 30 décembre d’Europe 1, le généticien président de la Ligue nationale contre le cancer Axel Kahn a fustigé la position du gouvernement français sur la vaccination. Selon lui, une «très importante erreur stratégique de communication» est commise par l’exécutif. Sans écarter la politique de consentement, le célèbre médecin a estimé qu’«il ne faut pas exagérer»:
«Pour obtenir le consentement, on peut le faire avec la clarté, avec ce sens de l’enthousiasme que j’évoquais. Ou alors avec une procédure d’une lourdeur administrative qui finit par être dissuasive. Je suis atterré qu’avec cette procédure de consentement, sur 200 personnes dans un Ehpad, 70 personnes simplement aient consenti. Il faut savoir raison garder».