Mercredi 30 décembre, les autorités iraniennes ont annoncé la reconstitution complète du plan de l’assassinat des généraux Qassem Soleimani et Abou Mehdi Al-Mouhandis, tués le 3 janvier 2020 par un drone américain à l’aéroport de Bagdad. L’Iran pointe la responsabilité de deux pays, en plus des États-Unis, et de 45 personnes contre qui des poursuites judiciaires sont entamées.
Ainsi, lors d’un entretien accordé à la chaîne iranienne Khabar, l’adjoint du président du Parlement iranien, Hossein Amirabdollahian, a expliqué que «grâce aux enquêtes menées par les autorités iraniennes, nous avons découvert dans quel pays se trouvait la salle de commandement militaire qui a commis l'assassinat du général Soleimani et l’État qui a donné aux Américains les informations concernant son arrivée à l’aéroport de Bagdad».
Et d’ajouter que la justice iranienne va «révéler au moment opportun l’identité des deux pays ayant collaboré avec les États-Unis dans ce meurtre, dès que toutes les procédures judiciaires nécessaires seront achevées».
La justice iranienne pointe l’Allemagne et le Royaume-Uni
Le même jour, le procureur général de Téhéran, Ali Alqassi-Mehr, a accusé la société britannique G4S, chargée de la sûreté aérienne à l'aéroport international de Bagdad, d'être impliquée dans l'assassinat de Soleimani, selon la chaîne Al-Mayadeen.
«La compagnie britannique a fourni à l'armée américaine en Irak la date et le moment d'arrivée de l'avion qui transportait Qassem Soleimani», a déclaré le procureur, soulignant que «les autorités iraniennes travaillaient en ce moment pour poursuivre cette société en justice».
En effet, selon lui, «c’est la base de l'Armée de l'air américaine en Allemagne qui a été chargée de diriger le drone qui a ciblé le convoi de Soleimani et de fournir les informations et les données du plan de vol aux forces américaines».
Enfin, Ali Alqassi-Mehr a informé qu’une liste de «45 personnalités, dont des Américains, responsables de l'assassinat de Soleimani a été établie, et contre lesquelles des mandats d’arrêt internationaux ont été transmis à Interpol».
Ciblé «sept minutes» après son arrivée
La chaîne al-Arabiya a publié une vidéo montrant l’arrivée de l’avion de Qassem Soleimani «sept minutes avant que son convoi ne soit attaqué par un drone américain». Le général Abou Mehdi Al-Mouhandis, le numéro deux du Hachd al-Chaabi, coalition paramilitaire pro-iranienne intégrée aux forces de sécurité irakiennes, a été également tué.
Interpellé par la troublante synchronisation quasi instantanée entre le moment de l’arrivée de l’avion du général Soleimani et l’attaque opérée par le drone américain, l’ancien Premier ministre irakien Haïder al-Abadi a demandé «une enquête indépendante afin de tirer au clair toutes les circonstances ayant entouré ce drame et situer les responsabilités».
En effet, dans une déclaration à la chaîne al-Hadath, il a souligné que «des documents officiels existaient, attestant d’une autorisation de survol de l’aéroport de Bagdad accordée par les hautes autorités irakiennes au drone américain».