Délaissée depuis quelques années, l’Afrique, qui ne représente que 3% du commerce extérieur britannique, pourrait à l’avenir jouer un rôle plus important, analyse la presse internationale.
Les échanges avec l’Afrique ne représentent qu’environ 40 milliards de livres sterling par an mais le Royaume-Uni veut les voir croître et se diversifier. À cet égard, le sommet organisé en janvier dernier à Londres est considéré comme un tournant par le directeur du programme Afrique du cercle de réflexion Chatham House, Alex Vines.
«La réalité, c’est que ces dernières années, on a assisté à un déclin du commerce britannique avec l’Afrique. Et le sommet UK-Africa Investment en début d’année pourrait marquer un nouveau départ. Le signe que le Royaume-Uni veut améliorer son partenariat avec le continent africain.»
Pour séduire l’Afrique, Londres dispose d’un atout non négligeable: la City et sa puissance financière. 112 entreprises africaines sont cotées à la Bourse de Londres, pour une valeur de 160 milliards de livres sterling. L’effet d’entraînement n’est pas près de s’estomper, estime Alex Vines:
«La City de Londres sera toujours un centre financier de première importance. Et c’est avant tout pour cela que les pays africains restent intéressés par l’Angleterre. Ce n’est pas juste pour les beaux yeux des Anglais!»
Jusqu’à présent, Londres a signé des accords économiques avec 13 pays d’Afrique et espère en conclure rapidement avec une trentaine d’autres.
Selon l’eurodéputée Fabienne Keller (Renew), cette décision va avoir des conséquences «au moyen-long terme» avec des universités qui vont prendre des distances et «distendre» leurs relations:
«Cela va surtout distendre… les relations avec la jeunesse britannique. Cela n’est pas non plus un geste amical, parce que les accords d’échange, de jumelage gèrent le long terme et les liens très divers entre les universités.»