Le Comité d’enquête russe a annoncé ce mardi 29 décembre avoir ouvert une enquête pour «escroquerie massive» contre l’opposant Alexeï Navalny qui se trouve actuellement en Allemagne.
Selon un communiqué diffusé par le Comité, M.Navalny, qui dirige le Fonds de lutte contre la corruption (FBK), est soupçonné de s’être approprié et d’avoir «dépensé à ses fins personnelles» 356 millions de roubles (près de 4 millions d’euros) de donations.
Selon la loi russe, le délit reproché à l’opposant est passible de 10 ans de prison. Pour sa part, M.Navalny, en convalescence à l’étranger depuis son empoisonnement présumé, a dénoncé sur Twitter «une crise d’hystérie» de la part du Kremlin et appelé ses partisans à continuer à faire des dons à ses organisations.
Des condamnations par le passé
La semaine dernière, Alexeï Navalny avait publié sur sa chaîne YouTube une vidéo d'une conversation téléphonique avec un homme présenté comme appartenant au FSB dans laquelle ce dernier, pensant parler à un responsable du Conseil de sécurité russe, confirme que l’opposant a été empoisonné. Le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, a en réaction constaté «une folie des grandeurs et un délire de persécution» chez l’opposant.
Par le passé, le virulent critique de Vladimir Poutine avait été à deux reprises condamné par la justice russe à des peines de prison avec sursis pour «détournement d’actifs» et «escroquerie». L’opposant a ensuite contesté avec succès ses condamnations auprès de la Cour européenne des droits de l’Homme.