Aujourd’hui, les tests de dépistage virologique du Covid-19, aussi appelés tests PCR, sont devenus une nécessité de base dans notre vie quotidienne. Ils sont indispensables pour se rendre dans un pays étranger, aller au travail ou tout simplement se faire tester pour éviter de contaminer des proches. Or, leurs prix parfois exorbitants font des tests PCR un facteur d’exclusion sociale, engendrant en outre des marchés noirs, rapporte Sud Ouest.
Ainsi, d’après une étude du courtier en assurances April, le prix d’un test PCR varie de 54 euros en France à 153 euros aux États-Unis, peut atteindre 250 euros au Royaume-Uni, et même 347 euros au Japon.
«Ces différences correspondent à la réalité médicale du pays. Dans certains pays, se faire soigner implique d’aller dans le privé, et cela donne des soins extrêmement chers», explique à Sud Ouest Isabelle Moins, directrice générale d’April International.
Devenus un «sésame pour voyager», les tests PCR ne sont remboursés dans la plupart des cas que pour les patients symptomatiques et les cas contacts. Les autres sont contraints de se tourner vers des laboratoires privés.
Le casse-tête des prix PCR
Comprendre le mécanisme de formation des prix des tests PCR est un vrai casse-tête, selon Sud Ouest. Les laboratoires de biologie et les fabricants sont obligés de dissimuler leurs politiques tarifaires et le coût de revient réel des tests.
Selon une étude de l’organisation Epicentre, réalisée en juillet 2020, «le coût d’un test PCR se situe entre 15 et 25 euros en fonction des méthodes et des volumes, uniquement le prix des réactifs et des consommables, sans le matériel de prélèvement type écouvillons», et sans prendre en compte les salaires du personnel qui les administre, les masques et charlottes, ni les installations, relate Sud Ouest.
Le marché noir des faux tests
En raison de cette pagaille et des prix très élevés, certains renoncent à se faire tester ou bien se tournent vers le marché noir des faux tests négatifs, ce qui implique un enjeu sanitaire grave, selon le média. Cette situation concerne spécialement les pays africains où les prix des examens atteignent l’équivalent du salaire minimum.
«Je paye 10.000 francs CFA (environ 15 euros), c’est vite fait, ils scannent le tampon d’un labo et ils me donnent un faux résultat, ça ressemble vraiment. Le contrôleur du bus n’a pas le temps ni les moyens de vérifier», confie une jeune étudiante de Libreville, la capitale du Gabon, qui se tourne vers le marché noir des faux tests négatifs pour voyager en bus et voir sa famille.
Pour y faire face, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a mis en place un mécanisme appelé ACT-Accelerator et destiné à mettre à disposition des pays en développement 500 millions de tests de diagnostic en 2021.