Les dangers du Brexit pour la filière pêche française 

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Déjà fragilisés par la crise sanitaire, les professionnels de la pêche français redoutent de faire face au Brexit et se préparent à un alourdissement des mesures douanières.

Les quelque 500 mareyeurs français –ces spécialistes qui assurent le lien entre l’amont et l’aval de la filière des produits de la mer et qui traitent tous les ans 140.000 tonnes de poissons achetés selon un système d’enchère– sont aujourd’hui fortement inquiets, en raison du Brexit et de ses éventuelles retombées.

Aujourd’hui, les pêcheurs français ont accès aux eaux britanniques et réciproquement. Mais si les pêcheurs britanniques s’aventurent peu chez leurs voisins, leurs collègues français réalisent en moyenne 30% de leurs captures dans les eaux britanniques. Un taux qui peut parfois aller jusqu’à 60%, voire 90%, constate le site du Marché international de Rungis.

La dépendance des mareyeurs français à l’égard de la pêche dans les eaux britanniques se monte à 26.000 tonnes: tel est le chiffre des captures annuelles leur revenant, indique Peter Samson, le délégué général de l'Union du Mareyage français, cité par Les Échos.

Le Brexit

Dans ce domaine, les considérations douanières et vétérinaires jouent un rôle de taille.

«D’un point de vue logistique, nous fonctionnons aujourd’hui avec un flux très tendu; nous redoutons donc qu’un ralentissement des flux de marchandises ne se produise avec l’instauration de contrôles vétérinaires stricts ou le retour de lourdeurs douanières», explique Peter Samson.

Le Brexit va modifier l’organisation des 490 entreprises du secteur et nécessiter des formalités auxquelles elles ne sont pas habituées, ce qui risque de générer un surcoût. L'Union du mareyage français craint que certaines ne puissent s'en remettre, d'autant plus que beaucoup ont dû diminuer leur activité avec la fermeture de nombreux restaurants dans le cadre de la crise sanitaire.

«La perte moyenne de chiffre d'affaires est de 20% à 30%.»

Ces chiffres sont confirmés par l'Association bretonne des acheteurs des produits de la pêche (Abapp) dont le secrétaire général, Lionel Faure, estime, toujours selon Les Échos, que les pêcheurs britanniques pourraient vouloir réaliser chez eux le travail de filetage des poissons, ce qui ferait un manque à gagner supplémentaire pour les professionnels français importateurs.

Il place une certaine espérance dans les prochaines fêtes, mais n’en attend pas grand-chose.

«Les fêtes sont les bienvenues mais elles ne sauveront pas non plus la filière, cela va juste nous apporter un délai supplémentaire», avait-il confié il y a une semaine à 20 Minutes.

Les entreprises de mareyage sont celles qui se chargent du filetage de ces produits, de leur mise en caisse et de leur expédition chez les grossistes et enseignes de la grande distribution ou de leur exportation.

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