Mercredi 23 décembre, le ministre espagnol de l’Intérieur, Fernando Grande-Marlaska, a tenté dans un entretien accordé à la radio Cadena Ser de dégonfler la crise diplomatique avec le royaume chérifien, soulignant qu’il «n’y avait aucun problème» entre les deux pays. En effet, une crispation diplomatique entre les deux royaumes a été suscitée par les déclarations du chef de l’exécutif marocain, Saad Eddine El Othmani, concernant la marocanité des deux enclaves espagnoles de Ceuta et Melilla, situées dans le nord du pays.
«Les relations de coopération et de collaboration avec le Maroc sont excellentes à tous les niveaux», a-t-il déclaré, affirmant que «nous n’avons aucun problème avec le Maroc».
Ces deux enclaves «sont marocaines»
Lors d’un entretien accordé samedi 19 décembre à la chaîne Asharq News, le chef du gouvernement marocain a expliqué les contours de l’accord de normalisation conclu entre son pays et Israël, sous les auspices des États-Unis qui ont reconnu dans la foulée la souveraineté du Maroc sur le territoire du Sahara occidental.
À cet effet, Saad Eddine El Othmani a affirmé que «Ceuta et Melilla sont marocaines, comme pour le Sahara [occidental, ndlr]».
L’Espagne exerce sa souveraineté sur Ceuta depuis 1580 et Melilla depuis 1496. En 1993, après l’entrée de l’Espagne dans l’Union européenne, elles ont acquis le statut de territoire autonome enclavé en plein cœur du Maroc qui revendique sa souveraineté sur ces deux régions depuis 1956.
La diplomatie espagnole lève son bouclier
En réponse à ces déclarations, le ministère espagnol des Affaires étrangères a convoqué «en urgence» lundi 21 décembre l’ambassadrice du Maroc à Madrid, Karima Benyaich, selon un communiqué publié sur le compte Twitter du ministère.
L’Espagne a demandé «des explications» quant aux déclarations du chef du gouvernement marocain, soulignant que Madrid «attend de tous ses partenaires qu'ils respectent sa souveraineté et son intégrité territoriale».
Lors de la rencontre, selon le site d’information marocain Yabiladi, Mme Benyaich a précisé à son interlocuteur espagnol que le Maroc «ne reconnait pas la souveraineté espagnole sur Ceuta et Melilla», affirmant que «la position du royaume n’a pas changé à cet égard».