La Russie attend depuis 2 mois et demi une réponse de l’OIAC sur l’affaire Navalny

© Sputnik . Sergueï Gouneïev / Accéder à la base multimédiaMinistère russe des Affaires étrangères
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La Russie n’a reçu aucune réponse de l’Organisation pour l’interdiction des armes chimiques depuis deux mois et demi à sa demande d’assistance dans l’affaire sur l’empoisonnement présumé du blogueur Alexeï Navalny, a déclaré la diplomatie russe.

Le Secrétariat technique de l'Organisation pour l'interdiction des armes chimiques (OIAC) n’a toujours pas envoyé de réponse à la demande d'assistance formulée par la Russie dans la situation concernant le blogueur Alexeï Navalny, a annoncé ce lundi 21 décembre le ministère russe des Affaires étrangères.

«Après deux mois et demi d’attente, nous n’avons reçu aucune réponse intelligible. Le prétexte [de ce silence, ndlr] est l’absence de consentement des autorités allemandes à la collaboration entre les experts de l’OIAC et les experts russes chargés d’établir les circonstances de l’"empoisonnement" du blogueur déclaré par Berlin. Moscou a également vu rejeter ses propositions sur les modalités clés d’une visite que des représentants du Secrétariat technique de l'OIAC envisageaient d’effectuer en Russie», a indiqué le ministère dans un communiqué.

Moscou a envoyé le 1er octobre une demande d’assistance au directeur général du Secrétariat technique de l'OIAC, Fernando Arias, conformément au paragraphe 38 (e) de l'article VIII de la Convention sur les armes chimiques (CAC).

L'affaire Alexeï Navalny - Sputnik Afrique
L’OIAC livre une conclusion sur une substance chimique identifiée dans les analyses de Navalny
Selon le ministère, la Russie voulait que des experts de l’OIAC analysent les mesures prises par les organes judiciaires russes pour répondre aux «questions principales: où, comment et dans quelles circonstances les substances chimiques découvertes en dehors du territoire russe sont apparues dans les échantillons biologiques du blogueur» Navalny. Il s’agit de substances que les autorités d’Allemagne, de France et de Suède, ainsi que le Secrétariat technique de l'OIAC ont attribué «avec certitude» au groupe des agents chimiques qu’on appelle Novitchok en Occident.

«Fait curieux, ces substances ne figurent pas sur les listes de produits chimiques concernés par la Convention d’interdiction des armes chimiques. Mais les spécialistes de ces trois pays sont parvenus à leur conclusion sans ambiguïté, bien que les dirigeants de ces pays aient complètement nié le fait même de mener leurs propres recherches sur le fameux Novitchok», relève le ministère.

Affaire Navalny

Le 20 août, l’avion de ligne qui transportait Alexeï Navalny de Tomsk à Moscou a dû se poser en urgence à Omsk après que l’opposant a fait un malaise. Ce dernier a été hospitalisé en soins intensifs à l’hôpital N°1. Les médecins n’ont pas trouvé de traces de toxines dans le sang ni dans l’urine de leur patient, mais ont constaté un trouble métabolique qui a provoqué une forte baisse de sa glycémie. Deux jours plus tard, les soignants, qui avaient d’abord jugé que M.Navalny n’était pas transportable, ont autorisé son transfert en Allemagne à la demande se ses proches.

Après l’arrivée d’Alexeï Navalny à l’hôpital universitaire de la Charité de Berlin, les autorités allemandes ont affirmé que le Russe avait été empoisonné par un agent toxique du groupe Novitchok. Selon elles, des laboratoires suédois et français ont confirmé la conclusion des experts allemands. Moscou a demandé à ce que lui soient fournies des informations plus détaillées sur les résultats des analyses, sans obtenir de réponse. Le 7 septembre, les médias ont annoncé qu’Alexeï Navalny allait mieux et, le 22 du même mois, il a quitté l'hôpital. Actuellement, il est en convalescence et reste en Allemagne.

Enquête de Navalny sur l’empoisonnement

En décembre, Alexeï Navalny et plusieurs médias dont CNN, le Spiegel et le groupe Bellingcat ont simultanément publié un rapport qui confirmerait que le blogueur russe aurait été la cible de plusieurs tentatives d’empoisonnement. Ses auteurs accusent «des officiers du FSB», sans établir aucun contact direct entre ces agents et M.Navalny, ni fournir de preuves d'un ordre donné ou d'un passage à l'acte.

Le Service fédéral de sécurité russe (FSB) a considéré cette enquête comme une provocation. Selon lui, la vidéo mise en ligne par l’opposant est fausse et les méthodes de fabrication indiquent qu’il a bénéficié de l’aide de services secrets étrangers.

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