L’utilisation des vaccins à ARN messager comme ceux de Pfizer et Moderna, qui doivent être transportés à des températures très basses, sera impossible dans certains pays, alors que ceux à adénovirus comme Spoutnik V n’ont pas cet inconvénient, assure Ralf Bartenschlager, président de la Société allemande des virologues, à la chaîne de télévision Rossiya 1.
«Les pays comme l’Allemagne n’auront pas trop de problèmes concernant le transport [de vaccins à ARNm, ndlr]. DHL et Lufthansa ont assez de réfrigérateurs et pourront transporter les vaccins à une température de moins 70 degrés. Mais pour de nombreux pays, c’est absolument irréalisable. Cela signifie qu’un vaccin à ARNm, du moins dans sa forme actuelle, ne convient pas à de nombreux pays, à la différence d’un vaccin à base d'adénovirus qui n’a pas besoin d'être réfrigéré à ce point et qui peut être lyophilisé», détaille le professeur à l'université de Heidelberg.
Spoutnik V, vaccin à base de deux vecteurs adénoviraux
Le ministère russe de la Santé a homologué le 11 août le premier vaccin au monde contre le Covid-19, développé par le Centre de microbiologie Gamaleïa avec le concours du Fonds russe d’investissements directs (RFPI).
Baptisé Spoutnik V, le vaccin utilise des vecteurs d'adénovirus humains, une plateforme bien connue dont les avantages sont la sécurité, l'efficacité et l'absence d'effets indésirables à long terme.
Au total, plus de 50 pays ont demandé à la Russie de leur fournir des doses du Spoutnik V. La Palestine, qui en recevra quatre millions en janvier, a déclaré avoir opté pour le Spoutnik V après avoir renoncé au vaccin de Pfizer, n’ayant pas d’équipements pour le stocker à moins 70 degrés.