À l'audience, Joséphine P., au casier judiciaire vierge, a assuré «ne pas se souvenir» avoir prononcé cette phrase menaçante envers les professeurs, évoquant «une crise de panique délirante» au moment des faits.
Cela près de deux semaines après l'attentat contre Samuel Paty, le professeur d'histoire-géographie assassiné le 16 octobre par un tchétchène de 18 ans qui lui reprochait d'avoir montré en classe des caricatures du prophète Mahomet.
Arrivée au collège, Joséphine P. est très agitée. Selon la direction de l'établissement, elle s'emporte, et lance: «C'est quoi ce collège ?! Je comprends pourquoi on les tue», en parlant des professeurs.
Elle affirme avoir dit: «Je comprends que les parents pètent les plombs», «très énervée» contre son fils. «Quand j'ai été appelée, ça m'a beaucoup énervée», a-elle expliqué, tremblante, au tribunal, «quand je suis arrivée au collège, j'ai eu une crise de panique délirante quand je l'ai vu».
Elle évoque sa santé mentale fragile
Joséphine P. a aussi fait part au tribunal de sa santé mentale fragile, enchaînant les dépressions tout en élevant seule ses trois enfants.
«Il est tout à fait possible qu'elle ne se souvienne pas des propos qu'elle a tenus, car elle était dans un état second», a reconnu la procureure. «Mais même si elle n'est pas intimement convaincue de ce qu'elle a dit (...), elle l'a dit cette phrase, et cela participe d'une banalisation extrêmement dangereuse dans notre société», a-t-elle déclaré, requérant trois mois d'emprisonnement avec sursis probatoire de 18 mois et obligation de soin.
L'avocat de Joséphine P., Me Sébastien Petit, a souligné «l'hésitation» autour des propos rapportés, estimant que personne, selon lui, n'était «capable de relater précisément les propos» tenus.
«Vous avez pété les plombs, vous l'avez dit» a reconnu la présidente, «mais il n'empêche que vous proférez des propos qui constituent ce délit» d'apologie du terrorisme.