«Pas rassuré», «hypercondriaque»! Nombreuses sont les raisons pour lesquelles des hommes et femmes politiques français refusent de se faire inoculer un vaccin contre le Covid-19.
Ainsi, parmi les anti-vaccins figure le président de Debout la France Nicolas Dupont-Aignan qui ne veut pas recevoir un vaccin dans son «état actuel». Pourquoi?
«Parce que je ne suis pas un cobaye», répond-il le 2 décembre au micro de RMC.
Quant au président de l’Association des maires de France François Baroin, il se dit «hypocondriaque».
«J’ai un problème, c’est que je suis hypocondriaque, donc je me méfie de tout, y compris des vaccins», lance-t-il fin novembre sur la chaîne Public Sénat, évoquant «des réserves, de l’incertitude générale et de la rapidité avec lesquelles ces vaccins ont été mis au point».
Dans une récente interview à France Inter, Marine Le Pen a précisé qu'elle se ferait vacciner contre le Covid-19 mais qu'elle «préfère attendre un vaccin traditionnel», et pas celui à base d’ARN messager, comme c’est le cas de celui de Pfizer-BioNTech et de Moderna. Comme l’explique le site de l’Inserm, cette technique est liée à la transmission de l’information codée dans le génome, qui permet la synthèse des protéines nécessaires au fonctionnement des cellules humaines.
«On a développé un vaccin qu'on met cinq à dix ans à développer en règle générale», se justifie-t-elle auprès du média.
Même inquiétude pour le leader de la France insoumise Jean-Luc Mélenchon, interrogé le 13 décembre sur BFM TV: «On croise tous les doigts pour que ce [l'ARN messager, ndlr] soit la bonne idée. Mais en attendant, nous n'en sommes pas sûrs. […] Ce vaccin ne me rassure pas. Je ne suis pas médecin, je ne suis pas épidémiologiste, je ne sais pas, je sais juste qu'un certain nombre de conditions ne me semblent pas respectées».
La réticence des Français
À en croire le récent sondage réalisé par Elabe pour BFM TV, au moins la moitié des Français partagent l’avis de ces politiques. En effet, 49% d’entre eux refuseraient de se faire vacciner contre le Covid-19.
C’est pour cela que, selon Valérie Pécresse, hommes et femmes politiques doivent gagner la confiance des Français et les convaincre en se faisant vacciner.
«Moi-même je me ferai vacciner», a-t-elle affirmé à l’antenne de BFM TV.
Bruno le Maire, Marlène Schiappa et Jean Castex eux aussi envisagent de se faire vacciner.
Ce dernier a d’ailleurs précisé lors de son allocution à l’Assemblée nationale le 16 décembre que la première étape de la campagne de vaccination qui touchera les personnes prioritaires pourrait débuter en France dès la dernière semaine de décembre, dès que l’Agence européenne du médicament aura donné son autorisation.
Présent à ses côtés, le ministre de la Santé a commenté les objections de ceux qui estiment que l'arrivée du vaccin est trop rapide.
«Le vaccin n'arrive pas trop vite. La question est son efficacité. S'il l'est, c'est une opportunité», a-t-il tranché.