L'un des principaux syndicats policiers annonce à Macron son refus de participer au «Beauvau de la sécurité»

© SputnikUne action de la police a eu lieu ce 8 décembre à Champigny-sur-Marne
Une action de la police a eu lieu ce 8 décembre à Champigny-sur-Marne - Sputnik Afrique
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Dans un courrier adressé à Emmanuel Macron, l'un des principaux syndicats policiers, Alliance, a refusé de participer au «Beauvau de la sécurité» sur une réforme de la police qui visera entre autres à «améliorer les conditions d’exercice», relate ce 15 décembre l'AFP.

Le syndicat majoritaire chez les gardiens de la paix, Alliance, a écrit le 14 décembre à Emmanuel Macron pour lui signifier son refus de participer au «Beauvau de la sécurité», une concertation sur la police annoncée par Emmanuel Macron pour janvier 2021.

«Un énième séminaire sans mesure concrète au préalable serait jugé indécent», indique dans le courrier transmis ce 15 décembre à l'AFP, Fabien Vanhemelryck, secrétaire général du syndicat.

Il liste par ailleurs une série de demandes.

Ainsi, posant ses conditions, le syndicat Alliance réclame notamment, en préalable, une «peine minimale incompressible pour les agresseurs de policiers», le «floutage» des policiers filmés et des «mesures sociales» dont la gratuité des transports.

«Vos propos sur les policiers sous-entendant que nos collègues seraient racistes ou violents, ont suscité un vif émoi, une colère jamais atteinte», ajoute le syndicat, en référence aux déclarations du chef de l'Etat au média en ligne Brut le 4 décembre sur l'existence de contrôles au faciès.

«Nous vous informons donc, qu'à l'heure où je vous écris, nous ne participerons pas au "Beauvau de la sécurité" car les conditions pour y travailler sereinement ne sont pas réunies», poursuit le secrétaire général d'Alliance.

Des propos du Président qui indignent

Lors d’une interview accordée le 4 décembre au média en ligne Brut, Emmanuel Macron a évoqué les contrôles au faciès et les violences policières. Il a notamment jugé «insoutenable» que les contrôles policiers ciblent davantage les jeunes dont la peau «n’est pas blanche».

Il avait ainsi promis de créer une plateforme de signalement des discriminations lors des contrôles de police - qui sera gérée par l'État, le défenseur des droits et des associations. Selon lui, cette plateforme aura pour objectif de «dénoncer ces faits de manière très simple, unique et nationale».

Colère des policiers

Des actions de protestations de policiers se tiennent un peu partout dans l'Hexagone après ces propos du Président de la République. À Nîmes, des agents ont notamment distribué des bonbons et n'ont pas verbalisé ceux qui ne présentaient pas de dérogation valide. Des policiers ont par ailleurs contrôlé chaque véhicule sur la nationale vers Villeparisis, en Seine-et-Marne.

En réaction, Emmanuel Macron a annoncé le 8 décembre la tenue d’un «Beauvau de la sécurité» sur une réforme de la police à partir de janvier. Des représentants des forces de l’ordre, élus et citoyens doivent y participer. Le but: «améliorer les conditions d’exercice» et «consolider» les liens avec les Français.

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