Les États-Unis ont élargi le 10 décembre la liste des sanctions dans le cadre de la loi Magnitski, y ajoutant cinq personnalités et six entités associées au dirigeant de la Tchétchénie, Ramzan Kadyrov, rapporte le Trésor américain dans un communiqué. Elles sont accusés de «graves violations des droits de l'homme».
La liste américaine comprend l’assistant de Ramzan Kadyrov, Daniil Martynov, son vice-Premier ministre Vakhit Usmaev, son représentant en Europe Timur Dugazayev, son ancien représentant au Moyen-Orient et en Afrique du Nord Ziyad Sabsabi, ou encore son entraîneur équestre personnel Satish Seemar.
Par ailleurs, des entités comme la Fondation Akhmat Kadyrov et le club de football Akhmat Grozny ont également rejoint celle-ci.
Ramzan Kadyrov a été ajouté à la liste des personnalités visées par la loi Magnitski en 2017. Selon Washington, le dirigeant tchétchène «dirige une organisation, les soi-disant Kadyrovtsy, qui est impliquée dans de graves violations des droits de l'homme».
Les personnes figurant sur la liste actualisée sont interdites d'entrée aux États-Unis et leurs avoirs financiers dans les banques américaines ont été bloqués.
Ni surpris, ni effrayé
Le leader tchétchène a qualifié d'absurdes et de honteuses les nouvelles sanctions américaines, ajoutant qu'elles n'affectent pas le développement de la république.
«Mes amis, l'Amérique a commencé à lutter contre le sport, les femmes, les enfants, les organisations caritatives, les athlètes, les chevaux... Rien n'a jamais été aussi absurde dans l'histoire de l'humanité», lance-t-il sur sa chaîne Telegram. «Je ne suis pas surpris par cet événement, et je n'en ai pas peur non plus.»
Pour Kadyrov, il est «étrange» que les Américains ne comprennent pas que leurs sanctions n’ont aucun effet.
Loi Magnitski
La loi américaine a été adoptée en 2012 et nommée d’après Sergueï Magnitski, arrêté pour fraude fiscale et décédé dans une prison de Moscou en novembre 2009. Elle impose des sanctions économiques et des interdictions de visa contre des Russes suspectés de violations des droits de l'homme, selon Washington.
Plus tard, cette loi a reçu le statut «global». La loi globale Magnitski donne aux États-Unis le droit de surveiller l'application et le respect des droits de l'homme dans le monde entier et leur permet d’imposer des sanctions personnelles contre ceux qui sont considérés comme «violateurs».