Lancée par feu le chef d’état-major de l’armée algérienne Ahmed Gaïd Salah au lendemain de la démission de Bouteflika sous la pression du Hirak le 22 février, l’opération «mains propres» se poursuit. Malgré l’affaiblissement de sa cadence, oligarques et hauts responsables de l’État continuent à être envoyés derrière les barreaux.
En effet, mardi 8 décembre, Houda-Imane Feraoun, ex-ministre de la Poste et des Technologies de l’information et de la Communication (2015-2020) et Djamila Tamazirt, ex-ministre de l’Industrie et des Mines (2019-2020), ont été placées sous mandat de dépôt par un juge d’instruction pour des affaires de corruption. Elles rejoignent ainsi Khalida Toumi, ex-ministre de la Culture (2002-2014), incarcérée en novembre 2019.
Les faits reprochés
Le quotidien arabophone Echourouk News rapporte que Houda-Imane Feraoun a été écrouée dans le cadre d’une affaire de malversations au sein de l’entreprise publique Algérie Télécom (AT). Elle est poursuivie pour «infractions aux dispositions législatives et réglementaires par l’octroi d’indus avantages à autrui lors de la passation de marchés publics, dilapidation de deniers publics et abus de fonction».
D’autres responsables dans le viseur de la justice
Lundi 7 décembre, le parquet général près la Cour d’Alger a requis de lourdes peines contre les deux anciens ministres de la Solidarité nationale, rapporte l’Algérie Presse Service (APS). Ils sont jugés pour «dilapidation et détournement de deniers publics, […] conclusion de marchés en violation de la législation [et] abus de fonction».
Ainsi, Djamel Ould Abbes risque 10 ans de prison ferme et un million de dinars (6.700 euros) d’amende. Saïd Barkat pourrait quant à lui écoper d’une peine de huit ans de prison ferme assortie également d’une amende d’un million de dinars.
Le 25 mars 2020, les deux derniers Premiers ministres d’Abdelaziz Bouteflika, Abdelmalek Sellal et Ahmed Ouyahia, ont été condamnés par la cour d’appel d’Alger à 15 et 12 ans de prison ferme pour corruption.
Plusieurs ex-ministres de leur gouvernement respectifs ainsi que l’ancien Directeur général de la Sûreté nationale (DGSN), le général-major Abdelghani Hamel, et tous les membres de sa famille, ont été également condamnés à de lourdes peines pour le même motif.